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NOTE SUR LES PRINCIPALES EXPLOSIONS

aux poussières et à la propagation par elles de l'explosion. Il résulterait, en définitive, de l'examen des explosions en question que les coups de mine même non débour-

rants, mais surchargés et donnant lieu à une flamme, pourraient enflammer des poussières dans les conditions particulières indiquées plus haut, même en l'absence du grisou ou au moins en présence d'une proportion insignifiante de grisou (*), et que les effets de l'inflammation

pourraient se propager à des distances considérables l'inflammation se propagerait directement, ou de nouvelles inflammations se produiraient dans la poussière soulevée par le courant d'air provenant de la première explosion au contact des feux nus ou peut-être même de la flamme chassée en dehors du tamis des lampes de sûreté. La commission anglaise dont les travaux ont été résumés dans les Annales (**) dit, dans une de ses conclusions, que le tirage à la poudre devrait être interdit dans les mines sèches, où l'atmosphère peut être mélangée de grisou, et dans lesquelles, en même temps, des accumulations de poussières sont inévitables, sauf enlèvement

préalable des poussières et arrosage abondant dans le voisinage des coups de mine à tirer (***). Nous avons vu

plus haut que l'inspecteur M. Wales demande même la prohibition absolue du tirage à la poudre pour les mines du pays de Galles, qui paraissent remplir les conditions indiquées par la commission anglaise. Il est à remarquer que la Commission anglaise ne prévoit pas l'interdiction du tirage à la poudre en raison du grisou seul. Les résultats de son enquête diffèrent, sous ce rapport, de ceux tirés des enquêtes des commissions (C) Le même fait a été signalé pour quelques explosions, en France, en 1882 et 1883, Ann. des mines, t. VIII, 6e livr. de 1885. Cl Note de M. Lorieux, Ann. des mines, t. X, 6e livr. de 1886. Commissioners p. 115. (**'") Final Report of H.

SURVENUES DANS LES HOUILLÈRES ANGLAISES. 343

prussienne et saxonne. Elle prévoit même ce tirage et recommande que, là où l'on emploie des lampes de sûreté et où l'on tire à la poudre, on s'assure de l'absence de grisou en proportion dangereuse (to a dan gerous extent) dans un rayon de 20 yards (18 mètres) autour du point où le coup de mine doit être tiré (*). La Commission anglaise recommande, comme dénué de danger pour le tirage des coups de mine, l'emploi de la dynamite, de la dynamite-

gomme, du fulmicoton et de la tonite avec bourrage à l'eau. La Commission prussienne a conclu dans ses prescriptions (art. 19) (**) à l'interdiction du tirage à la poudre ou

à d'autres explosifs à effet lent dans les mines à grisou (c'est-à-dire celles où l'on a rencontré du grisou dans les deux dernières années) et elle n'interdisait, comme dangereux, l'emploi de la dynamite ou autres explosifs à action rapide que là où la proportion de grisou dépasse 3 p. 100 et devient appréciable à la lampe de sûreté ordinaire.

La Commission saxonne, à la suite d'une explosion du

23 janvier 1885 à Hohndorf et d'expériences directes faites par elles, a été conduite à conclure que les coups de dynamite, débourrants ou non, pouvaient également être dangereux ; aussi a-t-elle été plus loin. Le règlement de police des mines pour le royaume de Saxe, du 25 mars

1885, interdit d'abord le tirage à la poudre noire ordinaire dans les quartiers de travaux où du grisou a été constaté durant les six derniers mois (§ 124), puis il ne permet l'emploi d'autres explosifs qu'avec l'autorisation spéciale de l'administration des mines donnée pour cha(*) Final Report, p. 115, dernier alinéa. La Commission n'indique pas nettement quelle est la proportion dangereuse; d'après son rapport, ce serait de 3 à 4 p. 100. (**) Voir Comptes rendus mensuels de la Société de l'industrie minérale, Bulletin de septembre 1885.