Annales des Mines (1887, série 8, volume 11)
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RECHERCHES EXPÉRIMENTALES
SUR LA CONSTITUTION DES MORTIERS.
qu'avec le plâtre, ce qui peut tenir à la compacité plus grande du produit. Il est donc bien démontré que le plâtre ordinaire pur et de bonne qualité, le plâtre à mouler par exemple, n'est pas du sulfate de chaux anhydre comme on l'admettait jusqu'ici,. mais un hydrate défini :
tablement inférieure à sa température de décomposition rapide. L'équilibre de pression est très long à atteindre, ce qui rend les expériences précises fort difficiles et m'a fait renoncer à les poursuivre. La vitesse de décomposition, très lente à la température normale de dissociation, devient de plus en plus rapide à
S03, CaO, 0,5H0.
mesure que la température s'élève, pour devenir en quelque sorte instantanée ou du moins tellement rapide qu'elle échappe à tout moyen de mesure ; c'est cette température de décomposition rapide que l'on observe dans les expériences d'échauffement progressif. Les expériences précédentes montrent qu'elle est indépendante de la pression ; j'ai reconnu de plus qu'elle diffère peu de celle à laquelle le gypse commence à se déshydrater en présence de l'eau liquide. On pouvait prévoir que cette température de décom-
On sait, depuis les expériences de M. Debray Sur les hydrates salins, que leur décomposition est limitée à une température donnée par une tension de vapeur définie et que les différents hydrates d'un même sél sont caractérisés par des tensions différentes à une même température. J'en avais conclu immédiatement que les températures de décomposition des deux hydrates du sulfate de chaux étaient précisément celles pour lesquelles leur tension de
position varierait avec la rapidité de l'échauffement. J'ai pu, en effet, l'élever jusqu'à 133° en chauffant très
vapeur sont égales à la pression atmosphérique et que par conséquent on abaisserait la température de décomposition en diminuant la pression. L'expérience a été de tout point contraire à ces prévisions, comme le montre le tableau suivant Pressions,
760mm
316 280
200
ire temperature. stationnaire.
2' temperature.
128" 128
163°
125
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rapidement le bain de paraffine employé dans les expériences. Pour la même raison, la température de cuisson industrielle pouvait être un peu plus basse à cause du temps plus considérable exigé pour l'échauffement des blocs relativement volumineux de pierre à plâtre. Des expériences faites sur une centaine de kilogrammes de matières par M. Lacauchie, directeur des usines à plâtre d'Argenteuil, ont donné 125°, nombre différant à peine de 128° que j'avais trouvé en opérant sur 10 grammes
stationnaire.
165 164
de gypse.
La température de décomposition est donc complètement indépendante de la pression ; le phénomène observé n'est pas un phénomène de dissociation. J'ai reconnu, du reste, en employant les méthodes d'expérimentation habituelles, que la température de dissociation du sulfate de chaux à deux équivalents d'eau sous la pression de 760 millimètres est voisine de 110 degrés, c'est-à-dire no-
Il reste donc acquis que la température de cuisson du gypse diffère de sa température de dissociation et qu'elle lui est toujours supérieure, qu'elle est indépendante de la pression, qu'elle n'est théoriquement susceptible d'aucune
définition précise, mais qu'en fait elle varie dans des limites peu étendues et qu'elle reste comprise entre 120' et 130°. 4