Annales des Mines (1887, série 8, volume 11)
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RECHERCHES EXPÉRIMENTALES
SUR LA CONSTITUTION DES MORTIERS.
élévation de température, mais j'ai vérifié à diverses reprises l'exactitude de l'affirmation de M. de Coppet, soit
similaires pour n'avoir pas à répéter la même chose à propos de l'étude de chacun d'eux. Le silicate de baryte qui s'hydrate au contact de l'eau en faisant prise donne des solutions sursaturées qui, fil-
sur le sulfate, soit sur le carbonate de soude. On peut donc établir une analogie complète entre la façon dont se comportent ces sels, et le sulfate de chaux pour lequel, l'élévation de température ne joue certainement aucun rôle, puisqu'elle ne fait pas varier notablement sa solubilité. Avec le sulfate de soude, la cristallisation à distance du sel hydraté ; s'obtient facilement en utilisant la plus grande densité de ses dissolutions sursaturées. Dans un
tube en verre de 1 centimètre de diamètre divisé à mi-hauteur par une toile métallique et rempli d'eau,
je place à la partie supérieure du sulfate de soude fondu et concassé en morceaux de la grosseur d'un pois. Il est nécessaire que les morceaux ne soient pas trop fins pour permettre, d'une part la circulation facile du liquide et éviter, d'autre part, l'élévation de température qui résulterait de l'hydratation simultanée d'une trop grande quantité de sel. Le tube est plongé dans une masse d'eau considérable et je me suis assuré que dans la condition de mes expériences l'élévation de la température ne dépassait pas un demi-degré. Au bout de quelques heures, il se forme au fond du tube, c'est-à-dire au-dessous de la toile métallique et à plusieurs centimètres de distance du sel anhydre, des cristaux de sel hydraté qui remplissent peu à peu le tube sur tout son diamètre. La prise, le durcissement résultent précisément de la formation de cette masse solide et cohérente. Dans les conditions normales de prise , cette cristallisation se produit au début dans les interstices même existant entre les grains de sel anhydre et ensuite dans ceux qui sont produits par la dissolution progressive de ces mêmes fragments.
Je parlerai ici incidemment des ciments et produits
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trées rapidement et gardées à l'abri de l'acide carbonique
de l'air, laissent déposer le silicate hydraté cristallisé. Il en est. encore de même pour les divers aluminates de chaux qui concourent à la prise des ciments. Ces expériences montrent bien que pour les sels faisant prise par simple hydratation la cristallisation est la conséquence de la production préalable d'une dissolution sursaturée. Il en est encore de même lorsque la prise ne résulte pas d'une simple hydratation, mais de la combinaison en présence de l'eau de deux composés différents. M. Sorel a montré, en 1855, qu'une solution concentrée de chlorure de zinc additionnée d'oxyde de zinc donne, au
bout de peu de temps, une masse solide d'oxychlorure présentant une dureté considérable. J'ai reconnu qu'en employant un excès de .chlorure de zinc et filtrant au bout de cinq minutes d'agitation la liqueur non encore solidifiée, celle-ci laissait déposer , après vingt-quatre heures de repos, de l'oxychlorure cristallisé formant entre les parois de la fiole un enduit consistant de 1 millimètre d'épaisseur ; la dissolution était donc bien sursaturée.
De même une solution de chlorure de calcium agitée avec une certaine quantité d'hydrate de chaux, puis filtrée, laisse déposer de volumineux cristaux d'oxychlorure de calcium. M. Bitte (*) a fait voir que du gypse pulvérisé, gâché avec une solution saturée de sulfate de potasse se prend en une masse solide. J'ai reconnu que le liquide filtré après cinq minutes d'agitation, avant le commencement (*) Âne. de l'École normale, 1876, e série, t. V, p. 102.