Annales des Mines (1887, série 8, volume 11)
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RECHERCHES EXPÉRIMENTALES
SUR LA CONSTITUTION DES MORTIERS.
Cette méthode est fautive pour les trois motifs suivants: 1° Il est impossible, par une cuisson de quelques
c'est-à-dire la détermination de la chaux libre par dissolution; seulement il l'a appliquée à des ciments réels, soit cuits, soit ayant fait prise depuis longtemps et non à des produits de laboratoire. Il évitait ainsi l'inconvénient d'opérer sur des composés inêomplètement formés et ne présentant peut-être aucune des propriétés des véritables ciments ; mais il se trouvait, d'autre part, en présence de difficultés bien plus considérables provenant de la présence d'un grand nombre des corps différents qui se trouvent toujours dans les argiles et les calcaires qu'emploie l'industrie. Ces expériences ne peuvent être concluantes pour les raisons que j'ai déjà données, décomposition partielle et progressive des silicates de chaux par l'eau. Elles sont de plus fautives en ce que Rivot a admis que l'oxyde de fer
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heures au laboratoire, d'obtenir la combinaison intégrale de la silice et de la chaux, corps infusibles et donnant des composés également infusibles, si la chaux est en proportion un peu forte ;
2° Les silicates basiques de chaux anhydres sont partiellement décomposés par l'eau avec mise en liberté
de chaux; cette méthode permettrait donc au plus de déterminer la formule du silicate hydraté ;
3° Les silicates de chaux hydratés eux-mêmes sont complètement décomposés par un excès d'eau suffisant, de telle sorte qu'ils donnent à l'analyse une composition variable suivant la durée des lavages. Je démontrerai plus loin chacune de ces affirmations. Après Berthier, Rivot (*), qui lui succéda comme professeur de docimasie à l'école des mines, fit sur ce même sujet des recherches étendues, d'où il crut pouvoir conclure qu'il se forme, pendant la cuisson des ciments, les deux composés Si 03, 3 Ca 0
et
Al203, 3 Ca O.
La prise résulterait ensuite, comme pour le plâtre, de la simple hydratation de ces corps pour former les composés. Si 03, 3 Ca 0, 6 II 0
et
AP 03, 3 Ca 0, 6110.
Cette théorie est celle qui est la plus en faveur aujourd'hui et qui est généralement enseignée ; elle n'est pour-
tant en réalité qu'une simple hypothèse qui doit son succès au nom de son auteur beaucoup plus qu'aux preuves expérimentales sur lesquelles elle est appuyée. La méthode suivie par ce savant est celle de Berthier, (*) Ann. des mines, 50 série, t. IX, p. 505.
était simplement un corps inerte, tandis qu'en réalité il joue le rôle d'acide et est combiné à une quantité importante de chaux. Enfin, les résultats des analyses des silicates
de chaux ne sont pas très concordants, ce qui ne peut surprendre, étant donné que les expériences ont porté principalement sur des blocs de béton immergés depuis. longtemps dans le port de Marseille, et qu'il fallait, pour avoir la composition du silicate, distinguer dans l'analyse brute des mortiers ce qui. appartenait au sable plus ou moins calcaire employé comme gangue, ce qui- pro-, venait des altérations dues à l'eau de mer, et enfin à la chaux libre. M. Fremy (*), prenant pour point de départ les travaux de Rivot, a cherché à vérifier synthétiquement l'exactitude d'une théorie qui reposait exclusivement sur l'em-
ploi de la méthode analytique. Il échoua complètement dans la reproduction du silicate de chaux faisant prise au
contact de l'eau, mais réussit au contraire avec l'alu(*) Comptes rendus, 1865, t. LX, p. 993.