Annales des Mines (1887, série 8, volume 11)
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SUR LA CONSTITUTION DES MORTIERS.
RECHERCHES EXPÉRIMENTALES
J'ai tenté d'obtenir des silicates doubles hydratés ; on sait que les silicates et aluminates alcalins se combinent pour former un silico-aluminate insoluble avec mise en liberté d'alcali, dont la composition, d'après H. SainteClaire Deville, peut être représentée par la formule : 3 Si 0', AP 0', Na 0 + Aq.
Il était possible que lés composés calcaires correspon-
dants se comportent de la même façon. J'ai mêlé des précipités d'aluminate et de silicate de chaux en présence d'eau de chaux étendue de son volunie d'eau, c'est-à-dire à une concentration telle que ni l'aluminate, ni le silicate
ne puissent se décomposer par l'action seule de l'eau. La réaction mutuelle de ces deux composés devait faire varier le titre de la dissolution de chaux. Je n'ai rien observé de semblable, ce qui montre que, ou bien il n'y a pas réaction ou, s'il y a réaction, la quantité de chaux combinée ne varie pas, contrairement à ce qui arrive pour les silico-aluminates alcalins.
En résumé, il paraît exister trois silicates de chaux anhydres différents, dont un seul, le silicate tricalcique Si 0,3Ca0 est attaqué par l'eau et susceptible de faire prise; trois aluminates de chaux qui font prise tous très
rapidement dans l'eau; des ferrites de chaux qui tous s'éteignent et gonflent comme la chaux vive, enfin des silicates multiples nombreux, dont aucun parmi ceux étudiés jusqu'ici n'est altérable par l'eau. Les seuls sels hydratés correspondants pouvant exister en présence d'un excès de chaux sont : 02.,
Ca 0,
2,5110
Al° 03,
4 Ca 0, 4 Ca 0,
12 HO
le silicate l'aluminate.
Si
le ferrite
Fe' 0',
Ag
Ces sels se décomposent en présence d'un excès d'eau en abandonnant de la chaux.
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ÉTUDE MICROCHIMIQUE DES CIMENTS.
Les ciments et chaux hydrauliques contiennent des proportions variables de leurs éléments constitutifs silice, alumine,.chaux; ce ne sont donc pas des composés définis, mais seulement des mélanges de composés dé-
finis. L'analyse chimique ne peut rien apprendre, sur la nature des composés ainsi mêlés ; j'ai songé à employer pour résoudre cette question les procédés microscopiques, qui ont permis de réaliser de si grands progrès dans l'étude des roches de l'écorce terrestre. Mais cette méthode ne peut être utilisée que pour les corps cristallisés ; parmi les ciments et Gliaux, les ci-
ments dits de Portland ou à prise lente ,remplissent seuls cette condition indispensable ; c'est d'eux que je m'occuperai d'abord. L'examen au microscope d'une Ciments anhydres. lame mince taillée dans une roche de ciment de Portland montre immédiatement deux éléments prédominants qui se retrouvent sans exception dans tous les échantillons (fig. 2, P. 426) 1° Des cristaux incolores à double réfraction faible dont les sections carrées ou hexagonales, à contours très nets, ressemblent beaucoup à celles du cube. C'est de beaucoup l'élément le plus abondant. 2° Dans l'intervalle de ces cristaux, un remplissage dont la couleur, toujours foncée, varie du jaune rouge au brun verdâtre, dont la double réfraction est plus forte que celle de la matière précédente, mais qui ne possède aucuns contours cristallins propres. 3° Outre ces deux éléments essentiels, on rencontre souvent des éléments accessoires, variant d'un échantillon à l'autre a. Des sections cristallines de formes et de dimensions analogues aux premières citées, mais qui s'en distinguent