Annales des Mines (1887, série 8, volume 11)
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RECHERCHES EXPÉRIMENTALES
par une couleur légèrement jaunâtre, une absence complète de transparence, èt des stries très fines inclinées l'une sur l'autre d'environ 60 degrés. Cet élément quoique peu abondant se trouve pourtant dans presque tous les échantillons de ciments de bonne qualité. Des cristaux très petits, à double réfraction assez énergique pour donner les couleurs de polarisation. Cet élément toujours peu abondant manque souvent complètement. Il se trouve surtout dans les ciments insuffisamment cuits. Des zones sans actions sur la lumière polarisée, caractère négatif, qui ne ,donne aucune indication probante. Cette étude microscopique, insuffisante à elle seule pour faire connaître la nature des composés cristallisés observés, révèle pourtant, quand on la rapproche de l'absence de fusion des ciments pendant leur cuisson, ce fait très important Les cristaux pseudocu biques , éléments de première consolidation, n'ont pas fondu, mais se sont formés par précipitation chimique au milieu de la .matière brune fusible, élément de seconde consolidation, qui, après avoir servi de fondant et rendu possible les réactions chimiques, s'est solidifiée par refroidissement, en remplissant tous les intervalles restés vides.
On peut étudier l'action des réactifs chimiques sur une plaque mince de ciment, placée sous le microscope. Je passerai successivement en revue l'action des acides, des sels ammoniacaux, etc. Les acides, même très étendus et faibles, comme l'acide acétique, attaquent très rapidement tous les éléments des ciments, dont on reconnaît la destruction à l'extinction totale de la plaque en lumière polarisée. On peut en conclure que tous les composés visibles renferment de la
SUR LA CONSTITUTION DES MORTIERS.
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chaux, car la silice, les silicates d'alumine et de fer, dont quelques auteurs admettent la présence à l'état de liberté
dans les ciments, sont tout à fait inattaquables par les acides étendus. En laissant sécher la plaque après cette attaque, on voit un squelette blanc de silice, ne présentant aucune solution importante de continuité, les éléments essentiels des ciments sont donc tous siliceux.
Les sels amoniacaux détruisent en un quart d'heure environ les cristaux pseudocubiques qui Constituent la majeure partie des ciments, tandis que les autres éléments actifs sur la lumière polarisée ne disparaissent qu'au bout de plusieurs heures. Si l'on tient compte de ce fait que les sels ammoniacaux exercent une action bien plus énergique que l'eau, attaquent, par exemple, le silicate dicalcique Si 02, 2 Ca 0 qui est inaltérable à l'eau, on conclura de cet essai que les cristaux pseudocubiques sont, parmi les corps actifs sur la lumière polarisée, les
seuls qui jouent un rôle pendant le durcissement des ciments. Nous verrons plus loin la confirmation de ce fait en étudiant les ciments pris. L'emploi des ferrocyanures et ferricyanures additionnés, d'acide chlorhydrique permet de reconnaître la répartition 'et le degré d'oxydation du fer. Le sesquioxyde se trouve
en abondance dans le fondant coloré qui entoure les cristaux de première consolidation et seulement là. Le protoxyde de fer se trouve dans des grains isolés et très rares , opaques , lentement attaquables , qui sont de l'oxyde magnétique, provenant généralement, sinon exclusivement de l'émeri employé pour user les plaques. Du reste, cette absence de protoxyde de fer est confirmée par l'attaque directe des ciments à l'acide sulfurique et l'addition de permanganate qui, dans la majeure partie des cas, n'est pas décoloré. La présence de protoxyde de fer dans les ciments est seulement accidentelle: Il n'y a pas de caractères qui permettent de reconnaître