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SUR LA CONSTITUTION DES MORTIERS.

RECHERCHES EXPÉRIMENTALES

rections, par exemple suivant les faces d'un cube limitant un volume donné, nous pourrons former un assemblage solide. Il est facile de s'assurer que la résistance à l'arrachement d'un semblable système sera moitié de celle qu'elle aurait s'il n'y avait pas de vide, c'est-à-dire moitié de sa valeur maxima. J'ai supposé ici que le rapprochement des cristaux se

faisait suivant une loi déterminée , hypothèse qui peut sembler à première vue bien éloignée de la réalité. En fait, de semblables rapprochements se produisent spontanément dans un bien grand nombre de cas et contribuent à accroître notablement la résistance des mortiers. Prenons un mortier formé d'un mélange de ciment finement pulvérisé, comme c'est l'habitude, et de sable ordinaire, c'est-à-dire assez grossier. Les grains de sable, plus ou moins arrondis, se touchent en certains points autour desquels l'intervalle qui sépare ces grains 'va en s'accroissant progressivement. On conçoit que si tout le ciment pouvait être concentré dans la zone resserrée qui entoure ces points de contact, l'effet utile d'une quantité donnée de ciment atteindrait son maximum. Si, au contraire, le ciment est uniformément réparti dans tout l'intervalle des vides laissés par les grains de sable, il est bien évident que les cristaux formés, noyés dans un grand excès d'eau et éloignés pour la plupart des grains de sa-

ble, se trouveront dans des conditions de travail bien moins favorables. Or, cette concentration du ciment aux points voulus peut s'obtenir très simplement par la capillarité de l'eau; il suffit de mettre le mortier à égoutter, les vides les plus volumineux se vident et l'eau se retire dans les espaces les plus étroits, entraînant avec elle le ciment pulvérulent qu'elle réunit ainsi aux points voulus. On sait, en 'effet, que l'on double la résistance des briquettes d'essai de ciment quand, .aussitôt moulées, on les met égoutter sur une surface poreuse de plâtre sec. .

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C'est à un groupement analogue des cristaux qu'il faut

sans doute rattacher l'augmentation de résistance que prend le plâtre par dessiccation. L'accroissement de résistance »ainsi produit est notable et il l'est d'autant plus que l'excès d'eau employé au gâchage a été plus considérable. Des cylindres de plâtre secs, puis imbibés d'une solution saturée de sulfate de chaux m'ont donné à l'écrasement les chiffres suivants Résistance pour I centim. carré.

Cylindres secs mouillés

56 kilogr. !

62 28 30

La diminution de résistance a donc été exactement de moitié. On peut supposer que le mécanisme de ce phénomène est analogue à celui du durcissement de l'argile par dessiccation, mais dans le cas du plâtre l'effet est bien moins marqué parce que les cristaux déjà soudés les uns aux autres ne possèdent pas l'entière mobilité des particules d'argile. Ils peuvent seulement, sous l'influence des forces capillaires développées par l'évaporation de l'eau, s'infléchir dans l'intervalle de leurs points de suture de façon ,à, venir se toucher et adhérer deux à deux en de nouveaux points. Ce mouvement se produira toujours dans la direction où les cristaux sont les plus rapprochés et, par suite, diminuera le nombre des solutions dé continuité de la masse en augmentant, d'autre part, le volume de celles qui subsistent ; ce sont les conditions les plus favorables à l'accroissement de résis-

tance. Le retrait de la masse est très faible, car il est de l'ordre de grandeur du rapprochement des deux extrémités d'une droite qui s'infléchit légèrement ; il ne peut

être comparable à celui de l'argile où les particules se rapprochent tout d'une pièce. On voit donc, en résumé, que la grandeur de l'effort de