Annales des Mines (1887, série 8, volume 11)
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SITUATION DE L'INDUSTRIE HOUILLÈRE
DANS LE BASSIN DE LA RUHR.
suivant les districts. C'est ainsi qu'au centre de la zone de l'Emscher, dans la partie la plus florissante du bassin, j'ai constaté pour les piqueurs un salaire de 5 francs par poste. Dans le bassin proprement dit de la Ruhr, où l'industrie est allée sans cesse en déclinant, il s'abaisse, au contraire, à 3,125. En somme, dans le tableau qui précède, les éléments correspondants n'offrent entre les deux pays que des différences relativement faibles, sauf pour les n" 6, 7 et 8, qui mettent en évidence les grands avantages du bassin de la Ruhr, au point de vue du rendement et du prix de
portion le chiffre de 3`,63 relatif à la Ruhr, nous obtenons
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revient. Tandis qu'en France, en 1884, la production annuelle par ouvrier était de 183 tonnes, et atteignait un maximum de 200 tonnes à Commentry et dans le bassin du Nord et du Pas-de-Calais, dans le district de la Ruhr on obtenait par ouvrier 280 tonnes, soit 80 tonnes ou 40 p. 100 en
plus que dans nos bassins les plus privilégiés. Or, ceci suffit presque à combler l'intervalle de 2,23 , que présentent les chiffres du n° 7, relatif au salaire total par tonne de combustible produit. Si, en effet, F représente le salaire moyen annuel d'un ouvrier français, A celui d'un ouvrier allemand, les prix de revient d'une tonne seront, de par la main-d'oeuvre, respectivement grevés des quantités suivantes f§73. en France,
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5',55, c'est-à-dire à peu près le chiffre français de 5,86; la différence n'est que de 0f,31, soit moins de 14 p. 100 de l'intervalle total. C'est cette différence seule qui est due à l'inégalité des salaires. Le reste, soit 86 p. 100, provient uniquement du rendement supérieur de l'ouvrier westphalien, dont on ne peut guère chercher la cause que dans les conditions naturelles du gisement ; à ce point de vue, en effet, les couches de la Ruhr, situées à une faible profondeur au-dessous de la surface, peu inclinées, peu accidentées, rarement dérangées par des failles ou des plissements, offrent des avantages exceptionnels. L'influence de ces circonstances naturelles se fait d'ailleurs sentir sur tous les autres frais spéciaux, comme sur la main-d'oeuvre, et même encore plus, semble-t-il : il est remarquable, en effet, que le prix de vente d'une tonne de houille s'élève, en France, à plus de deux fois son coût en main-d'oeuvre, et que, dans la Ruhr, il ne le surpasse 'guère que de 50 p. 100. Tandis que la main-d'oeuvre fait, en Westphalie, presque les 2/3 de la dépense, elle n'en est pas la moitié en France, soit plus exactement 63,4 p. 100 contre 47,5 p. 100. Le fait n'en est toutefois que plus probant, et montre combien l'on s'égarerait en attribuant à la cherté de la main-d'oeuvre, en France, la différence que l'on constate dans les prix de vente, différence qu'on doit, dans l'espèce du moins, attribuer à de tout autres causes.
A
§-F0- dans la Ruhr.
Le rapport sera donc A
280. 183
Pour dégager l'influence du rendement seul, supposons F = A, c'est-à-dire l'égalité des salaires. Le rap280 se réduit à 183
I nous augmentons dans cette pro-
Siport
40 Transport des produits. C'est simplement du transport de la houille à l'intérieur du bassin, vers les issues qu'offre celui-ci, qu'il est question dans ce paragraphe. Quant aux grandes lignes par lesquelles des masses notables de combustible atteignent soit des places de commerce importantes à l'intérieur du pays, soit des débouchés sur le marché extérieur, on en parlera dans le