Annales des Mines (1887, série 8, volume 11)
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DANS LE BASSIN DE LA RUHR. SITUATION DE L'INDUSTRIE HOUILLÈRE
Weser, et jusqu'à celle de l'Elbe. Ce nouveau projet fut adopté par le Reichstag, en 1883, mais repoussé par la Chambre des seigneurs. Représenté, en 1886, sous une forme un peu différente, il a enfin été adopté ; mais les fonds n'ont .été tout d'abord votés que pour la construction du canal de Dortmund à Emden; les autres viendront
plus tard. En outre, la loi porte que les districts intéressés à l'exécution de ce travail devront livrer à l'État, sans frais et délivrés de toute charge, le fond et sol nécessaires à la construction, y compris les installations complémentaires ; ou- bien lui remettre le montant des dépenses à faire pour cette acquisition, y compris les dé-
dommagements à accorder aux intérêts lésés, montant estimé à 7.500.000 francs. Des négociations sont entamées à ce sujet depuis quelque temps par les intéressés ; un comité s'est chargé de faire les évaluations nécessaires. Il a été déclaré que le
district industriel de la Ruhr devait payer pour sa part 2 millions de marks (g.500m00 francs). La « Société pour
les intérêts miniers » a accepté ce chiffre, en émettant l'avis que l'ensemble des mines eût à y contribuer pour 1 million de marks, et que le million restant fût couvert. par , les autres établissements industriels du bassin. Le million à payer par toutes les mines réunis sera d'ailleurs fourni par la caisse minière. Et c'est en ceci que trouve son application un des changements de statuts dont j'ai
parlé plus haut. On se propose même d'aller plus loin, L'assemblée générale a résolu de verser au gouvernement, pour l'acquisition des terrains, 1 million de marks en plus, à condition que cette somme soit répartie sur toute l'éten-
due du canal, c'est-à-dire jusqu'au Rhin. Vu la situation
malaisée de la plupart des exploitations, on a décidé d'emprunter cette somme, et ne leur demander que le paiement annuel de l'intérêt et de l'amortissement. Deux compagnies pourtant, celles des mines de Gelsenkirchen
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et du Mont-Cenis, ont offert de payer immédiatement le total de leurs contributions, qui s'élèvent respectivement
à 100.000 marks (125.000 francs) et à 25.000 marks (31.250 francs). Mais on n'a pas donné suite à cette idée ; le premier mode de paiement a paru plus facile à supporter pour la grande généralité des exploitants. Il est possible que la construdion de ce canal fasse baisser suffisamment le prix de transport des charbons de la Ruhr pour leur permettre de disputer aux Anglais les marchés de la côte de la mer du Nord, et même les marchés plus lointains. Les bouches de l'Ems se prêtent à des travaux d'amélioration, qui pourraient bien relever la prospérité de l'ancien port d'Emden, et en faire un grand port de commerce.
La « Société pour les intérêts miniers » a mis aussi à l'étude un projet de canalisation de l'Emscher ; mais ceci se relie plutôt à la question de l'évacuation des eaux de mines qu'à celle du transport proprement dit. D'une plus grande importance pour la navigation sont les travaux d'amélioration du chenal que l'on exécute en différents points du Rhin, et qui auront prochainement rendu praticables, en toute saison, des passes où il n'y avait pas toujours une profondeur d'eau suffisante ; la navigation sera ainsi assurée, en tout temps, entre Cologne et la frontière de Hollande. Une compagnie badoise s'est même formée à l'effet d'entretenir un commerce direct entre les pays rhénans et l'Angleterre, au moyen de bateaux à vapeur, disposés pour la navigation tant sur mer que sur le fleuve. Elle a d'abord fait construire un navire à hélice, l'Industrie, qui a marché dans l'automne de 1885. Malgré le bas prix du fret, les résultats ont été favorables, et la compagnie a entrepris la construction d'autres navires. Mais comme ce vapeur s'est vu arrêté deux fois en Hollande par suite du manque de profendeur,, la « Commission de la navigation sur le Rhin »