Annales des Mines (1887, série 8, volume 12)
Page : Image 40
Révision de 30 janv. 2015 20:54:42, edited by Anonymes
26
SERVICE DU MATÉRIEL ET DE L.
TRACTION
pas d'en obtenir autant de sa machine ; ils demandent' plus à celle-ci, et, pour cela, ils font marcher la même machine, tantôt avec deux mécaniciens qui la prennent à tour de rôle, tantôt avec le premier mécanicien venu.
Points conformes aux doctrines qui ont cours dans Cette esquisse rapide de l'organisation notre service. américaine montre que, sur plus d'un point, elle est conforme aux doctrines qui ont cours dans notre service P.-L.-M. et dont l'application ne nous a donné jusqu'ici que de bons résultats. L'emploi de machines puissantes, la formation de trains lourds rarement remaniés et rarement garés, l'espacement des relais de machines, la division du travail des mécaniciens en longues courses suivies de longs repos, l'exemption, pour ces derniers, de tout travail de dépôt et la réduction de leurs pertes de temps à l'arrivée aux relais, ce sont autant de points sur lesquels nous sommes entièrement d'accord avec la pratique américaine. Si, pour plusieurs d'entre eux, nous ne poussons pas encore l'application aussi loin qu'en Amérique, la constatation des excellents résultats obtenus dans ce pays ne peut que nous décider à marcher plus résolument encore dans la voie où nous sommes
DE QUELQUES CHEMINS DE FER AMÉRICAINS.
27
ohé à augmenter cette puissance aux dépens de l'économie du combustible.
J'entrerai dans quelques détails sur ces deux points de divergence, en traitant successivement de l'organisation du service des mécaniciens et chauffeurs et des conditions d'établissement des machines locomotives. IV. - SERVICE DES MÉCANICIENS ET CHAUFFEURS.
Les mécaniciens sont considérés exclusivement comme des conducteurs de machines. -- Un des caractères principaux de l'organisation de ce service en Amérique, c'est que les mécaniciens sont exclusivement considérés comme
des conducteurs de machines, n'ayant à travailler que sur leurs machines et en route, et qu'a part la constatation de l'état de celles-ci au départ et à l'arrivée, ils n'ont rien à faire au dépôt. Ce qu'on leur demande, c'est de faire beaucoup de kilomètres, et on les paye suivant le nombre de kilomètres faits.
Ils sont payés d'après le parcours fait. Quelquefois, il est vrai, comme au New-York Central, il existe un prix de journée minimum qui est acquis au mécanicien, quel
que soit le parcours effectué, pourvu qu'il ait été com-
déjà engagés.
mandé de service. D'autres fois, comme sur le C. B. and Q.,
Mais il y a deux points sur Points de divergence. lesquels notre pratique diffère entièrement de celle des
cas où les mécaniciens seraient arrêtés en cours de route par suite de circonstances indépendantes de leur volonté
Américains. En premier lieu, nous avons toujours admis qu'il y avait le. plus grand intérêt à spécialiser un méca-
nicien à chaque machine, et nous n'avons eu recours aux systèmes de la double équipe ou de la machine ba-
nale que quand l'insuffisance momentanée de notre effectif de machines ne noué permettait pas de faire autrement.
En second lieu, nous n'avons jamais, quelque intérêt que nous attachions à la puissance des machines, cher-
les règlements prévoient certaines indemnités pour le
et de leur habileté professionnelle, et pour celui où, après avoir été commandés de service, ils seraient renvoyés chez eux sans être utilisés. Mais il ne s'agit là que d'indemnités exceptionnelles; sur le New-York Central comme sur le C. B. and Q., le salaire normal des mécaniciens du service des trains ne dépend que du parcours effectué par eux. Il en est de même sur le Michigan Central.