Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1887, série 8, volume 12)

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NOTE SUR LA SOCIÉTÉ COOPÉRATIVE

ne représentait pas plus de 2 francs par journée de travail. Les carriers, impatients de supporter la plus forte part des frais de la lutte engagée entre les patrons, en vinrent à rechercher s'ils n'auraient pas avantage à s'associer pour entreprendre à leur compte l'extraction de la pierre. Soixante à soixante-dix ouvriers, presque tous petits propriétaires, se mirent d'accord pour mener à bonne fin cette tentative qui offrait, à Bourré, des chances spéciales de réussite. Il n'était pas besoin d'acheter des propriétés ou des droits d'extraction pour commencer. L'exploitation des carrières remonte à un temps immémorial, et une assez grande étendue était devenue et restée ba-

nale, peut-être à la suite de la suppression des droits féodaux le 4 août 1789. Le fonds de roulement était en revanche indispensable, Impossible de songer à une vente sérieuse si l'on n'avait pas un dépôt où les clients trouveraient les pierres qu'ils viendraient chercher ou commander pour leurs construc-

tions. L'argent leur fut promis, sous la condition qu'ils en garantiraient tous solidairement le remboursement, Ils discutèrent entre eux les conditions du pacte qui devait cimenter leurs engagements mutuels et leur associa. tion, et, finalement, sur ces données, le notaire rédigea des statuts conformes à la loi et aux règles du Code civil sur les Sociétés. L'acte fut signé le 25 janvier 1857.

Ainsi donc, sans excitation venue du dehors, sans préoccupation du bruit qui s'était déjà fait à Paris et dans les grandes villes autour du mot association, au moment même où ce bruit semblait calmé et comme éteint dans

les grands foyers d'agitation, se formait spontanément et par la force des choses la Société coopérative dite Société des carrières de Saint-Roch.

DES CARRIÈRES DE BOURRÉ.

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Débuts de l'Association. Les débuts de l'asS'ociation furent heureux, et ce premier succès contribua à rendre plus solides les assises de rceuvre nouvelle.

Les patrons, craignant de se voir abandonnés de tous les ouvriers, consentirent à relever leurs salaires et, par conséquence, les prix de vente. Et, du même coup, les ventes reprenaient une certaine activité. En revanche, les difficultés intérieures ne manquèrent pas aux premières années de la Société de Saint-Roch. Au cours de la quatrième année, le gérant disparut, emportant le total des modestes bénéfices déjà mis en réserve (8 à 10.000 francs). Faute de mieux on choisit, pour

le remplacer, un instituteur que l'administration avait forcé de donner sa démission. Ce personnage s'occupa peu, point, ou mal des affaires de la Société, qui allèrent en périclitant. L'assemblée générale le révoqua, et comme les sociétaires avaient eu le temps de réfléchir, leur choix tomba cette fois sur un homme sérieux et actif, qui remit sur pied la situation. Après lui, le gérant qui est encore actuellement chargé de diriger les intérêts de la Société fit preuve de la même capacité et du même dévouement. Les bilans annuels ont, dès lors, constamment donné des résultats satisfaisants, aussi satisfaisants que le permettait la marche plus ou moins favorable du commerce des pierres de construction.

Examen des Statuts. C'est le moment d'entrer dans l'examen des statuts sous l'autorité desquels a vécu et prospéré jusqu'à présent la Société de Saint-Roch. L'acte de société, signé le 25 janvier 1857, ne prévoyait qu'une durée de six ans. La Société s'est prorogée successivement par actes du