Annales des Mines (1887, série 8, volume 12)
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LES EXPLOSIONS DE LOCOMOTIVES
bulaires et sur la tôle cavalier (*), l'allongement du foyer se compense par la flexion du fond d'arrière, par celle de la tôle cavalier, par ses déformations propres. « Du reste, la dilatation du foyer ne peut que partielle. ment se faire, car l'ensemble des entretoises produit des
efforts suffisants pour la diminuer. La preuve en est dans les déformations permanentes que subissent les trous des rangées de tubes voisines des faces latérales
ces déformations montrent que lorsque la tôle tube. laire se dilate en hauteur, les faces latérales ne la suivent pas. C'est l'avant-dernière rangée qui se déforme le plus, parce que la dernière est rendue rigide par le voisinage du coin. » Ainsi, ces inégales dilatations se traduisent notamment par des mouvements de soufflet imprimés au fond d'arrière,
c'est-à-dire à là face correspondant à la porte de chargement. A cette action s'ajoute celle des variations de pres. sion, qui tend à corroder ou fissurer par flexion, dans les courbures de leurs bords, les diverses faces planes de l'enveloppe du foyer. C'est à cette double influence qu'il faut rapporter les arrachements de faces arrière de boites à feu survenues en 1870 en France (expl. B 5), et en 1864.
EN FRANGE, EN BELGIQUE ET EN ANGLETERRE. 405
qui s'ensuivent dégénèrent rarement en explosions pro-
prement dites. Cependant, cela a eu lieu en 1879 pour 22, une chaudière du North Eastern Railway (expl. Angleterre).
Les genres de flexions dont il reste à parler donnent, au
contraire, naissance dans les corps cylindriques à de longues lignes de corrosion ou de fissuration, et, par suite, les accidents Cqui en résultent sont considérables par leurs effets dynamiques ; il s'agit des flexions qui
affectent certaines génératrices des corps cylindriques. soit au voisinage des rivures, soit en certains points des sections dont la forme s'écarte du cercle.
1° Pour bien préciser comment et dans quelle mesure le voisinage d'une rivure longitudinale peut suffire à engendrer une flexion dangereuse, il est nécessaire d'entrer dans quelques considérations théoriques. Soient (fig. 14, Pl. XIY) AB, CD, A, BC, D, les coupes de
D'autres flexions encore tiennent à la rigidité des supports qui relient la chaudière aux longerons de la locomotive. Cette rigidité empêche, à l'endroit de ces supports , le corps de chaudière de demeurer exactement circulaire lors des extensions dues à la pression intérieure; la tôle éprouve une tendance à se plier vers l'extérieur, le long de l'arête horizontale de chaque ;4upport. Heureusement, les sillons de corrosion ainsi engendrés sont de peu de longueur, et par conséquent les ruptures
deux tôles planes égales entre elles et rivées ensemble, par un plan de figure perpendiculaire à leur ligne de rivure; on supposera que tout se passe d'une manière identique dans tous les plans parallèles au plan de figure, et l'on considérera, suivant la perpendiculaire à ce plan, les portions de tôles comprises entre deux plans distants d'une unité. Cela posé, les tôles peuvent être considérées comme des prismes encastrés, suivant BE et B, E1, dans un solide indéformable CEC, E qui représente la portion rigide de l'assemblage. Si l'on exerce à l'extrémité de ces prismes, dans la direction de leurs axes, deux tractions antagonistes T,T égales entre elles, il en résulte pour le solide CEC, E, un couple qui tend à le faire tourner autour de son centre. Mais cette rotation infléchit les prismes, et les résistances à la flexion développées dans
(*) Tôle d'avant de l'enveloppe du foyer, par laquelle cet[c enveloppe se relie au corps cylindrique.
CEC, E, dans une position d'équilibre, que nous supposerons assez voisine de la position initiale pour qu'on puisse
1866, 1873 et 1881 en Belgique (expl. B-1 à B 4).
les sections d'encastrement arrêtent bientôt le solide