Annales des Mines (1888, série 8, volume 13)
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SUR LA LIGNE D'ALGER A ORAN. NOTE SUR UNE EXPLOSION DE LOCOMOTIVE
contraire, cintré dans le sens parallèle aux génératrices, ainsi que le met en évidence la coupe suivant EF. Le fragment n° 2 a éprouvé un cintrage dans le même sens que le n° 1, et il présente en travers la forme d'un
dièdre ouvert à 110° environ, ainsi qu'il résulte des coupes GH et IJ.
Le fragment n° 3, le plus lourd, n'a presque pas été déformé ; il comprenait le morceau n° 10, qu'on a été obligé de séparer, dans la manoeuvre du relèvement, ainsi qu'une partie du tuyau en fonte, fixé d'une part à la boîte du régulateur, de l'autre à la boîte à fumée. Le fragment n° 4 a été ployé dans le sens transversal et a pris une courbure inverse de sa courbure primitive suivant la coupe KL. On distingue en outre (Pl. V, fig. 2), trois étoilements dus évidemment à des chocs et correspondait; le premier (fragments nos 19, 20, 21 et 22) à la tête de la bielle motrice de gauche qui était, par conséquent, à peu près verticale au moment de l'accident, le second (18, 17, 16) au contrepoids de la coulisse, le troisième (28, 29, 30, 31)
au tuyau en fonte du régulateur brisé au coude et au point d'insertion dans la boîte à fumée. La première déchirure s'est faite suivant le sillon 43 de la demi-virole inférieure du deuxième anneau (côté
gauche de la chaudière), et elle s'est prolongée tout d'abord suivant les lignes de rivure surtout, qui offrent une résistance inférieure de 40 p. 100 environ à celle de la tôle pleine, en arrière jusqu'au petit dôme de la boîte à feu, en avant jusqu'à la collerette du grand dôme qu'elle a contournée, pour se propager ultérieurement jusqu'à la plaque tubulaire de la boîte à fumée. Les conséquences immédiates ont été
1° La projection sur le côté gauche de la voie d'une grande partie de l'eau contenue dans la chaudière (jusqu'au niveau a ii);
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2° Une réaction très-violente vers le bas et vers la droite, dont l'effet maximum dans la région du plan vertical moyen de la susdite déchirure a brisé le rail sous la roue motrice du côté droit, et les deux longerons 30 Une large communication ouverte entre l'atmosphère et le liquide resté dans la partie inférieure du corps cylindrique, lequel occupait encore un volume de 0m3,947 avec une température de 174°. La première conséquence est conforme aux constatations faites après l'explosion.
La seconde a déterminé, par suite de la rupture des longerons, la ligne de fracture en pleine tôle qui a séparé les fragments n°0 1 et 2, et l'effet de cintrage longitudinal observé dans ces mêmes fragments. En effet, la bielle motrice du côté gauche étant à peu près verticale et en haut, celle du côté droit horizontale et en avant, la chaudière avait en ce moment son mouvement de recul, tandis que la partie arrière du châssis subissait toute la poussée
du train; il en est résulté, les longerons étant rompus, un refoulement du corps cylindrique, et cet effet de compression, qui a surtout agi sur la partie soulevée comprise
entre le grand dôme et la boîte à feu, a séparé par une cassure en pleine tôle les fragments n°0 1 et 2 et produit leur cintrage parallèle aux génératrices. La troisième conséquence a eu pour résultat immédiat la production d'une énorme quantité de vapeur causée par la chute brusque de température (de 174° à 100°) de la majeure partie de l'eau restée dans la chaudière. En admettant, pour fixer les idées, que cette vapeur ait été produite à la tension moyenne de 4',875, ce dégagement subit de chaleur a vaporisé instantanément, pour ainsi dire, 12711t,25 d'eau, ainsi qu'il résulte de l'équation
(911' - (174 -100)
x (174 - 1O)
500,7
500°,7 étant la chaleur latente totale de vaporisation pour la pression susdite.