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INFLUENCE DES MOUVEMENTS DU SOL

SUR LES DÉGAGEMENTS DE GRISOU.

Des variations barométriques aussi considérables que celle du 8 décembre n'ont produit aucune influence appréciable sur le dégagement du grisou, les 26 et 27 décembre, où le tromomètre est resté absolument immobile. En revanche, des bourrasques sismiques importantes, comme celles du 17 novembre et du 14 décembre, survenues pendant que le baromètre tendait à remonter, ne

paraissent pas avoir eu une influence sérieuse sur les

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brusque, et très basse en valeur absolue. Nous donnons ci-dessous quelques détails sur les observations faites pendant ces deux jours dans les houillères du Nord et du Pas-de-Calais. A la fosse d'Hérin, l'exploitation de la veine Voisine Couchant

a seule donné une forte augmentation de grisou : la plus forte proportion a été constatée dans le recoupage de 250 mètres, où se font les observations à la lampe Pieler, et où elle s'est élevée graduellement de 1,5 p. 100 le 8 au matin à 3 p. 100 le 8 au soir; elle a diminué à partir de ce moment, el le 10, à six heures du matin, elle n'atteignait plus que 1 p. 100. Les ouvriers qui travaillaient à l'entretien du retour d'air de Voisine ont dit être déplacés au commencement de la dépression barométrique et le quartier interdit par des portes cadenassées. Le diagramme fig. 4, PI. VI, indique, plus en détail que la fig. 2bi' de la Pl. VII, les variations du grisou, du baromètre et des mouvements microsismiques du 6 au 10 décembre. A la fosse Dutemple, on a également constaté des dégagements

importants de grisou dans un seul quartier, d'ailleurs mal aéré, au niveau de 516 mètres. Ces dégagements ont diminué le 9 au matin et le soir du même jour le grisou avait disparu. Les autres fosses de la compagnie d'Anzin n'ont pas présenté de dégagement anormal. Une fosse non grisouteuse, la fosse Léonard, exploitant des charbons maigres, a été envahie par l'acide carbonique provenant des vieux travaux et l'on a dû l'évacuer presque complè-

tement; elle était d'ailleurs mal ventilée par les foyers d'aérage des fosses voisines, et l'on a installé un ventilateur spécial à la fosse Léonard aussitôt après les perturbations des 8 et 9 décembre. Dans le Pas-de-Calais, à la fosse n° 3 de Lens, les exploitations de la veine Arago ont présenté, le 8, des dégagements anormaux

de grisou. A la fosse de Drocourt, dans une exploitation en descenderie ouverte depuis quelques jours et par conséquent sans vides importants dans les remblais, les tailles ont été envahies par le grisou et les ouvriers ont été immédiatement retirés de

leurs chantiers. Les fosses de Drocourt et n° 3 de Lens sont remarquablement bien aérées.

dégagements de grisou. V.

CONCLUSION.

En se reportant à la définition des bourrasques harosismiques que nous avons donnée plus haut, le rapprochement des faits énumérés ci-dessus nous amène à formuler la conclusion suivante Dans une couche grisouteuse à dégagement de gaz. permanent et relativement régulier, les bourrasques barosismiques produisent une augmentation sensible dans le dégagement du grisou.

Sans vouloir attribuer à ce résultat une importance exagérée, il nous semble cependant mériter l'attention des exploitants de houille, et il serait utile que des observations semblables fussent faites dans d'autres bassins houillers, possédant des couches de charbon de régimes

grisouteux variés. Pour une question aussi complexe que

.celle des dégagements de grisou, soumis à des influences

très diverses, de nombreuses observations, faites avec soin et prolongées, sont nécessaires pour en dégager les lois, si elles existent ; car, ainsi que le montrent nos re'cherches, sur une période de près de dix mois d'observations, il ne s'est guère rencontré que deux ou trois jours où les phénomènes, dont nous tâchons de découvrir les rapports de causalité, se soient manifestés avec une énergie suffisante pour en révéler la nature. Par une décision en date du 7 avril 1887, M. Millaud, Ministre des travaux publics, a bien voulu nous charger ,d'une mission ayant pour but d'étudier les mouvements ,.du sol considérés dans leurs rapports avec les dégage-ments de grison. Grâce à ce précieux encouragement, il mous a été possible d'organiser, en décembre 1887, aux