Annales des Mines (1888, série 8, volume 13)
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MÉMOIRE SUR LES SOURCES MINÉRALES
DE BOURBON-L'ARCHAMBAULT.
dessous de la surface piézométrique où l'eau s'établirait à
l'alimente, une profondeur minima de 1.700 mètres, nécessairement dépassée en réalité puisque l'eau chaude à sa remontée vers le jour doit toujours perdre quelque peu de sa tennérature par conductibilité. M. de Gouvenain, qui a fait depuis de longues années des observations thermométriques à Bourbon, a constaté que la température n'était pas absolument la même dans les trois puits S, S', S" (voir Pl. IX, fig. 2 et 3), c'est-àdire aux divers points de la même fente et que l'eau était toujours plus chaude au puits le plus voisin de l'établissement. En outre, il a remarqué des variations fréquentes en un même point, d'une loi difficilement déterminable et probablement en relation avec les variations baro-
l'état stable (hydrostatique), le débit est d'autant plus grand que l'orifice d'écoulement est plus bas ; car, les résistances diminuant, la formule de Bernoulli montre que la vitesse augmente ; et, comme la section reste constante, le débit augmente aussi d'autant plus vite que l'on s'enfonce davantage. C'est le fait constaté à Bourbon.
Maintenant, si la pression qui fait remonter l'eau varie soit par suite d'influences barométriques, soit par des circonstances internes, le débit doit changer. C'est ainsi que les sources thermales ressentent fréquemment l'influence des tremblements de terre qui, produisant une série d'ondulations dans le sol, modifient nécessairement les conditions d'écoulement. À Bourbon, en particulier, le fait a été mis en lumière de la manière la plus nette. Le 1" novembre 1755 (au moment du tremblement de terre de Lisbonne), entre trois et quatre heures du soir, le volume de la source augmenta au point qu'elle déborda
par- dessus les margelles des puits et inonda la ville. L'eau, ardoisée d'abord, devint blanchâtre, elle charriait un dépôt qu'on recueillit en filtrant et qui égalait le vingtième du poids de l'eau ; sa chaleur s'accrut singulièrement ; sa saveur devint âcre et savonneuse. La source ne revint à son état ordinaire que le 4 novenrbre. Les autres sources de la région éprouvaient, d'ailleurs, des variations semblables en même temps.
B. Température de la source. La température de la source prise dans les puits "est de 52°,25. En 1860, lorsqu'on put la prendre au griffon même, elle était de 53°. En admettant un degré géothermique de 31 mètres, cela suppose, pour la nappe qui
métriques.
Pour étudier cette question d'un sérieux intérêt,
il
avait proposé d'établir au fond du réservoir un appareil thermométrique enregistreur, ce qui eut été d'une réalisation facile et aurait peut-être éclairé d'un nouveau jour un problème curieux; il est regrettable que des raisons d'économie aient empêché de donner suite à ce projet.
C. Propriétés physiques et médicales. L'eau de la source de Bourbon est claire et limpide, quoique tenant en suspension des petits corps de couleur ocreuse.
Si on la laisse refroidir, elle devient un peu
louche et se couvre d'une pellicule de carbonate de chaux ;
dans le réservoir de la source et surtout dans les bassins exposés au soleil, elle paraît verdâtre, circonstance due aux conferves abondantes qu'elle dépose sur les parois de ces bassins (*). Ces conferves sont principalement le Nostoc thermalis, quelques Oscillaires, des Zygnémas. Ce sont des matières molles et onctueuses dont les vacuoles (1 Étude sur les conferves de Bourbon, par le docteur GrelAnnales de la Société d'hydrologie médicale.
Ion, et VI des