Annales des Mines (1888, série 8, volume 13)
Page : Image 295
Révision de 30 janv. 2015 17:38:42, edited by Anonymes
BULLETIN.
BULLETIN.
En 1886, il y avait 77 mines en gain sur 144 ; 33 mines ont donc été abandonnées depuis 1873; le bénéfice général était de 5.151.000 fr.,
des femmes a fléchi de 20 p. 100. Pour les travaux à la surface, le nombre proportionnel des femmes (adultes et filles réunies) tend aussi à se restreindre, mais d'une manière peu sensible.
548
c'est-à-dire inférieur à celui de 1861. La tonne se payait 8,25! L'année 1873 marque le plus haut sommet de l'industrie charbonnière belge. Elle dépasse de loin toutes les autres. Le bénéfice général a, comme on l'indique précédemment, haussé de près de 58 millions. Mais en un an aussi il se voit réduit de 70 millions. En effet, en 1871, il n'est plus que de 22.962.000 francs. La décroissance fut très rapide. En 1875, le bénéfice était descendu à 12.896.000 francs; en 1876, il arrivait à 3.758.000 francs.
L'année la plus mauvaise fut 1880, où le bénéfice n'atteignit que 174.000 francs. Depuis, les bénéfices ont subi une augmentation ; en 1885, le
bénéfice général était revenu à 6.937.000 francs. Le mouvement progressif s'est arrêté en 1886, puisque cette année n'a donné qu'un gain de 5.151.000 francs. La tonne de charbon n'a jamais été à si bon compte ; même en 1880 son prix était supérieur ; la tonne valait alors 40f,06. Les seules années qui, depuis 1830, ont été marquées par un prix de vente inférieur sont les quatre de la période 1849 à 1852. Aussi les capitaux hésitent de plus en plus à s'aventurer dans
l'industrie houillère. Un signe évident, c'est la restriction des dépenses faites pour travaux d'avenir et de grande préparation. Le total de ces dépenses est de 9.972.000 francs. De 1877 à 1881,
ces dépenses varièrent entre 20 et 46 millions, quoique les années de cette période eussent donné moins de bénéfices que l'année 1886.
Mais l'espoir d'une reprise, semble-t-il, reste encore grand. Il faut mettre aussi, il est vrai, parmi les causes de l'affaiblissement de la confiance dans l'industrie houillère, le mouvement socialiste qui la menace particulièrement. Les charbonOuvriers des charbonnages et. leurs salaires. nages ont occupé, en 1886, 100.282 travailleurs, 2.813 de moins que pendant l'année 1885. Ces 100.282 ouvriers se subdivisent comme suit Travaux à l'intérieur : 62.911 hommes, 3.511 femmes 8.048 garçons et 1.133 filles au-dessous de 16 ans. Travaux à la surface : 16.381 hommes, 3.609 femmes; 2.435 garçons et 2.254 filles au-dessous de 16 ans. Il y a eu de 1883 à 1886 une diminution de 56 p. 100 du nom-
bre proportionnel des filles et 10 p. 100 de celui des garçons, parmi les ouvriers employés au fond. Le nombre proportionnel
549
Il a été payé en salaire aux 100.282 ouvriers de l'industrie houillère la somme de 78.561.000 francs. D'où un salaire moyen annuel par ouvrier de 783 francs. Ce salaire est inférieur à celui de l'année précédente de 29 francs. En réalité, si l'on considère la diminution de la proportion des demi-travailleurs clans le personnel ouvrier (femmes, garçons, filles, vieillards), durant ces dernières années, la baisse du salaire est même un peu plus accentuée que ne l'indiquent les chiffres de la statistique. Comme précédemment, c'est dans la province de Liège (887 francs) et le Centre (815 francs) que le salaire est le plus élevé. C'est au Couchant de Mons (712 francs) et dans la province de Namur (686 francs) que le travail du houilleur est le moins rémunéré. On peut évaluer à 1f,70, 4f,45 et 1f,25 les salaires journaliers respectifs des femmes, des garçons et des filles du personnel du fond; ce qui établit, pour l'ouvrier mineur au-dessus de 16 ans, un salaire de 3,23.
En répartissant le salaire annuel sur le nombre fictif de 300 jours de travail, le prix moyen de la journée de cet ouvrier se réduirait à 3f,07. Il est bon de noter que le salaire annuel moyen de l'ouvrier, tout bas qu'il est, est supérieur à celui qui a été payé jusqu'en 4865 où le salaire atteignit 784 francs. De 1872 à 1877 inclusivement, il varia de 1.047 à 1.031 francs; c'est en 1873 qu'il fut le plus élevé, 1.353 francs. En 1878, il retomba à 835 francs, et depuis, jusqu'en 1886, il ne baissa que deux fois, et légèrement; en 1880, il dépassa 900 francs; en 1883, il remonta à 1.006 francs,
l'année suivante, on l'a vu à 914 francs. Mines métalliques et minières. Le déclin des mines métalliques et des minières belges s'accentue de plus en plus. Les rares exploitations en activité n'occupent guère que 15.000 ouvriers et n'arrivent qu'à une valeur de production de près de 2.000.000 francs. Il y a 25 ans (en 1861) le nombre d'ouvriers employés était de 11.456 et la valeur produite de 15.481.000 francs.
On espère que l'achèvement prochain du chemin de fer de l'Amblève donnera quelque vitalité aux exploitations des gîtes ferro-nianganésifères de la Lionne. Tome MI, 1888.
36