Annales des Mines (1888, série 8, volume 13)
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BULLETIN.
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foncement a recoupé le filon qui, en ce point, a jusqu'à 5 mètres de puissance, en grande partie métallisée. Le remplissage de ce filon se compose, dans la région supé-
rieure, de toutes les variétés de cuivre oxydé et carbonaté, la gangue étant du schiste décomposé, généralement tendre, et du sulfate de baryte. Ce remplissage se transforme en un remplissage pyriteux, suivant une ligne à peu près parallèle à la ligne d'affleurement du filon et à 40 mètres au-dessous de celle-ci ; au
point de changement, on remarque une zone riche en cuivre oxydé noir. Le filon contient de la galène, surtout vers l'est; par suite de leur association constante avec cette galène, les minerais sont notablement argentifères. La roche encaissante est mal définie au-dessus de la vallée, sans doute par suite de son altération au voisinage de la surface;
mais, clans la partie recoupée par le grand puits, le filon est encaissé au toit par des schistes noirs lustrés, et au mur par des schistes verdâtres talqueux satinés. Notons qu'une roche verte, de nature porphyrique, apparaît au mur du filon, séparée de lui par quelques mètres de schistes; on retrouve cette même roche dans tous les gisements mis à jour sur la rive gauche du Diahot.
Le filon Herbert a déjà été reconnu sur une hauteur de 84 mètres au-dessus du niveau de la vallée ; en y ajoutant 36 mètres, qui représentent la profondeur à laquelle il a été recoupé par le grand puits, cela fait en tout 120 mètres de hauteur. Il est rejeté par un certain nombre de failles de peu d'étendue, au delà desquelles on le retrouve conservant toujours sa puissance primitive. Des affleurements du filon apparaissent dans le ravin situé à
l'est du mont Ponap., Au fond de ce ravin, il a été trouvé un bloc énorme de cuivre carbonaté vert et bleu de grande richesse, Pesant environ 5 tonnes, et mesurant 2m,60 de longueur, _P",20
de largeur et 0,80 de hauteur; il sera transporté à Paris, pour figurer à l'Exposition universelle de 1889. A l'aspect du terrain, il est facile de voir que ce bloc provient de la tête d'affleurement du filon Iterbert, dont il atteste la puissance de remplissage dans une partie non encore explorée. Les travaux de recherches et de mise en exploitation, commencés le 15 février 1886 avec un personnel de 100 condamnés
et de 20 mineurs français et anglais, ont permis d'extraire 2.700 tonnes de minerais, dont 1.700, d'une teneur moyenne de 20 p. 100, ont été exportées en Australie et en Angleterre. Le cuivre obtenu après fusion a été classé, sur le marché, dans les
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premières marques, et a donné à l'analyse les résultats suivants : Cuivre Argent
Fer Plomb.
99,850
0442 0,030 0,007
soit une teneur de 1.420 grammes d'argent à la tonne de cuivre.
Au sortir dè la mine, le minerai est trié avec soin, mis en sacs, descendu au bord de la mer par une voie ferrée de 2.900 mètres de longueur, puis placé sur de grands chalands qui le transportent en rade de Pam, oh il est embarqué à bord de voiliers ou de vapeurs à destination d'Australie ou d'Europe. Afin de réduire, autant que possible, les frais de transport du minerai de cuivre, on a commencé, en août 1887, la construction de deux fours à réverbères de 4m,80 de long sur 3",60 de large,
qui permettront de traiter chacun journellement au moins 10 tonnes de minerai; ils seront chauffés avec du bois, dont l'exploitation pourra se faire pendant longtemps aux environs
de la mine. Le cuivre obtenu sera exporté en Europe, sous forme de mattes tenant 40 à 50 p. 100 de cuivre. Peut-être ces deux fours fonctionnent-ils déjà en ce moment. D'autres seront ultérieurement construits, au fur et à mesure du développement donné à l'exploitation. C'est sur ce riche filon Herbert qu'a été instituée la concession Némou et Pilou. On a encore découvert de beaux affleurements, tels que les filons Tourris, Garnet Rock, Jack ; mais le personnel restreint dont on dispose actuellement n'a pas permis d'y faire exécuter des travaux de recherches. Le personnel employé aux travaux se composait, il y a quelque temps, de 225 condamnés dirigés par 8 contre-maîtres anglais, et de 30 libérés occupés généralement aux travaux de surface. La direction générale des travaux est confiée à M. L. Pelatan, ingénieur civil des mines, qui a réussi à créer, en moins de deux ans, le centre minier le plus important de la colonie, malgré le
peu de moyens d'action dont il pouvait disposer, surtout au commencement des travaux. C'est en septembre 1887 que de riches affleure-. Mine _4o. ments cuivreux ont été découverts par MM. Kresser, Fabre et Gigot clans le lit de la rivière d'Ao. Les découvreurs ayant cédé pour 100.000 francs tous leurs droits à M. Pelatan, ce dernier fit
immédiatement commencer les travaux de recherches. Une galerie, pratiquée au mur du filon, a atteint le toit, composé