Annales des Mines (1888, série 8, volume 14)
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NOTE SUR LES GÎTES DE MERCURE
Pour le cinabre qui s'est déposé dans les filons, ou peut expliquer sa présence de deux façons différentes : ou bien il est dû à des infiltrations lentes venant du haut et qui l'auraient amené à l'état de fines poussières ou eu
dissolution ; ou bien il a été apporté directement du fond par les eaux filoniennes. La première hypothèse semble justifiée par ce fait que le minerai des filons n'a pas la même composition que celui des argiles, étant généralement très pur, exempt de pyrite et presque pulvérulent. Il est bien entendu, d'ailleurs, que cette hypothèse ne s'applique qu'aux filons que l'on a exploités, et qu'il doit exister un ou plusieurs filons véritables dont le remplissage s'est effectué de bas en haut.
Quelle est l'époque de la venue du mercure ? Cette
époque est évidemment très récente, puisque l'on a trouvé du cinabre dans le trachyte à l'Abbadia San Salvador, et
que le trachyte est postpliocénique. Même en admettant qu'en ce point la présence du cinabre soit due à un phénomène de dissolution secondaire, il n'en reste pas moins certain que le cinabre est au plus d'âge tertiaire. Nous mine du ne citons que pour mémoire le fait que dans la Cornacchino on a trouvé un crâne humain minéralisé,
DU MONTE AMIATA (TOSCANE).
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devait être employé au début uniquement comme couleur.. Nous avons pu voir, chez M. Jaczinski, divers objets qui attestent l'antiquité de l'exploitation : pointes de flèches en silex trouvées dans la mine, marteaux en grès ou en serpentine, plats en terre d'une forme grossière. Dans la mine même, on voit encore aujourd'hui de vieux boisages, généralement très petits, mais bien conservés.
Une découverte des plus .curieuses fut celle que fit M. Jaczinski d'une pièce de monnaie en or à l'effigie de Philippe, roi de Macédoine. La présence de cette pièce, dans la mine du Cornacchino, prouverait que des marchands grecs sont venus acheter le cinabre aux mineurs de la Toscane.
Les Romains continuèrent l'exploitation des mines. On sait que leurs couleurs favorites pour la décoration des maisons étaient le rouge et le jaune. Ils obtenaient la couleur jaune avec de l'ocre et la couleur rouge avec du cinabre. En examinant à la loupe les peintures de Pompéi, on trouve quelquefois des cristaux microscopiques de cinabre. Plusieurs noms de mines ont d'ailleurs une origine latine. Ainsi Selvena vient, par abréviation, de Silva venarum (forêt des veines métalliques), qui rappelle
car bien que le cinabre soit insoluble dans l'eau, on peut admettre qu'il y a eu là une dissolution secondaire. Tou-
a la fois la culture du châtaignier et l'exploitation des mines, c'est- à- dire les deux industries principales du
tefois la présence de sources sulfureuses dans le voisiune nage montre que, dans la région, il y a toujours anicertaine activité filonienne, et les nombreux restes maux que l'on trouve aux solfarate prouvent que la les
pays.
dégagements sulfureux sont encore très abondants. - EXPLOITATION DES GÎTES.
Les mines de mercure du Monte Amiata Historique. ont été exploitées dès la plus haute antiquité. Le cinabre
La mine de Siele à été réouverte Travaux actuels. en 1846, et bien qu'elle ait déjà produit une grande quan-
tité de mercure dans d'excellentes conditions, on peut dire qu'on n'y a fait jusqu'à présent que des travaux de recherche, poussant toujours de nouvelles galeries en Profondeur, sans procéder à l'abatage des parties riches déjà reconnues. Ce mode de travail a eu l'avantage de faire connaître la grande richesse de la mine. Il eût sans doute été imprudent, pour un gîte où le minerai se mon-