Annales des Mines (1888, série 8, volume 14)
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COMMISSION DES SUBSTANCES EXPLOSIVES.
EMPLOI DES EXPLOSIFS EN PRÉSENCE DiJ GRISOU. 201
Commission constata que ce procédé avait à peu près, avec un léger avantage, le même effet que l'eau. La Commission n'obtint aucun résultat satisfaisant par l'emploi d'un procédé assez singulier, proposé par M. Galloway et consistant à placer, au-dessus de la cartouche, de l'acide carbonique liquéfié renfermé dans des cylindres en fer. Elle repoussa d'ailleurs l'emploi, comme bourrage, de matières solides susceptibles de donner, sous Fin. fluence de la chaleur, un dégagement considérable d'eau ou de gaz, telles que le carbonate de soude cristallisé, la calcite, etc. Sir F. Abel fit remarquer avec raison que le temps manquerait certainement, à cause de la soudaineté de la détonation, pour que le dégagement prévu pût se produire. En résumé, la Commission anglaise préconise l'emploi de la dynamite gélatinée (comme résistant mieux à l'action de l'eau). La cartouche étant placée au fond du trou, elle recommande de verser de l'eau pour remplir le vide
existant entre les parois de la cartouche et celles du trou, de bourrer ensuite avec de la mousse imbibée d'eau sur la moitié de la hauteur du trou, et d'achever le remplissage avec .reau. Elle fait remarquer que ce procédé suffisant contre les mélanges d'air et de grisou non dé-
tonants par eux-mêmes, mais rendus détonants par
la
présence de la poussière de houille, n'a pas une efficacité
certaine lorsque le mélange d'air et de grisou est lement détonant par lui-même.
réel-
La Commission se prononce d'ailleurs nettement contre l'emploi de la mèche Bickford et pour celui de l'électricité. La Commission prussienne Commission prussienne. du grisou, instituée le 6 octobre 1880, a publié les résultats de ses recherches au fur et à mesure de l'avancement
des travaux.
La plupart des expériences entreprises par elle sur les explosifs, ont été faites dans le courant de 1885, et les résultats, après avoir été mentionnés dans divers journaux techniques, furent publiés officiellement en 1886 (*). De nouvelles expériences ont été faites, dans les mêmes
conditions que les premières, de mai à septembre 1887, et les résultats n'en ont été publiés que dans les derniers cahiers du Journal officiel des Mines pour 1887 (**).
Les expériences de la Commission prussienne étaient faites dans une longue galerie artificielle, construite sur le plâtre de la mine Künig, près de Neunkirchen (Saar-
batch). On pouvait, avec des toiles, isoler dans cette galerie un compartiment de 20 mètres cubes de capacité, dans lequel on faisait arriver le grisou capté de la Mine, de manière à former un mélange détonant. La composition de ce mélange était connue par l'abaissement de la cloche du gazomètre dans lequel le gaz était renfermé. Les cartouches explosives étaient, soit posées à terre, .goit bourrées au fond de trous de 0'150 à 0'11,60 de pro-:
fondeur, percés dans des blocs de grès ou de charbon, de O",80 à 1 mètre de longueur, 0",70 à 0",80 de largeur et 0'1,50 d'épaisseur. Les blocs étaient recouverts d'une couche de 0",20 à 0",30 de poussière de houille. Le sol de la galerie était recouvert de poussière de houille sur 10 à 20 mètres de longueur.
La détonation du grisou était constatée en observant, à travers des fenêtres convenablement placées, la flamme produite par cette détonation.
Les résultats obtenus par la Commission prussienne ont été assez peu concordants, et ses conclusions ont notablement varié avec le temps. (*) Ardagen zum Haupt-Berichte der PreussiscIten Schlagwetter Commission, B. IV, p. 63-78. (") Zeitsch,rift für Berg, Hiltlen und Sadinen Wesen, B. XXXV. 3 et 4. II, p. 271 et 852 (1887).