Annales des Mines (1888, série 8, volume 14)
Page : Image 128
Révision de 1 mars 2015 23:09:59, edited by Anonymes
204
COMMISSION DES SUBSTANCES EXPLOSIVES.
100 grammes, en détonant au milieu de mélanges tenant jusqu'à 9 p. 100 de grisou. On l'employa alors en grand dans la mine Kônig, pour l'avancement de trois galeries au charbon du puits grisouteux de Carlowitz. On eut cinq fois des explosions dans des mélanges très faiblement détonants de grisou et de poussière ; la pré«
sence du grisou était à peine signalée par la lampe benzine, et il y avait peu de poussière de houille. Pour
EMPLOI DES EXPLOSIFS EN PRÉSENCE DU GRISOU. 205
dans un mélange gazeux à 10 p. 100 de 'grisou a produit l'explosion deux fois sur trois.
La roburite est composée d'un carbure d'hydrogène nitré (avec du chlore) et d'azotate d'ammoniaque en diverses proportions
1° La roburite d'ancienne composition, tenant de l'acide picrique, a allumé le gaz lorsque la cartouche était portée à 40 degrés ;
des charges étaient de quatre à quatre cartouches et
2° La torpedo-roburite a allumé le mélange contenant 5p. 100 de grisou; 3° La berg-roburite I, composée de dinitrochlorobenzol et d'azotate d'ammoniaque, sans acide picrique, a
demie de 100 grammes ; pour le coup débourrant et pour
allumé une fois ;
quatre de ces cinq cas, les coups travaillèrent bien; pour le cinquième, le coup débourra, ce qui paraît n'être pas rare avec la carbonite, la sécurite et la roburite. Quatre
un autre des cinq coups, la charge était seulement de
4° La berg-roburite II, semblable à la précédente,
deux à deux et demie cartouches. Tandis que les quatre coups qui ont travaillé n'ont donné que des explosions locales, le coup débourrant a allumé le massif de houille lui-même. On fit alors de nouvelles expériences dans la galerie
mais tenant en outre du phénol, n'a pas donné d'inflammation, même lorsque la cartouche était portée à 40°. La lithotrite de Demeuse (Aix-la-Chapelle) a donné une
de recherches, et avec 400 grammes de carbonite,
wigshafen, ne s'est pas montrée sûre à l'état pulvérulent. La poudre comprimée faiblement a allumé avec 8 p. 100 de grisou. La poudre comprimée fortement n'a
enflamma deux fois sur cinq la poussière de houille. Il faut ajouter que la faible puissance de l'explosif, qui
d'ailleurs lui donnait, dans le travail au charbon, une supériorité sur les explosifs brisants, ne permettait pas d'employer dans la mine de faibles charges. La kine'tite, de composition complexe, contenant du chlorate de potasse, n'a pas allumé le gaz. La présence du chlorate de potasse rend cette substance trop dangereuse pour que l'emploi puisse en être recommandé. Quant à la séeurite, formée de dinitrobenzol et d'azo-
tate d'ammoniaque en diverses proportions, avec une résine nitrée et des traces de naphtaline et d'azotate .de soude, deux mélanges différents avaient donné d'assez bons résultats en avril et mai 1887, mais en août de la même année une cartouche de 100 grammes suspendue
inflammation.
La poudre Schulze de Voltz, Lichtenberg et C°, à Lud-
jamais allumé.
Les capsules de Bornhardt à 1 gramme n'ont pas allumé, même avec 8 p. 100 de grisou. M. Hugo Lohmann, après avoir donné, dans la Zeit. für
Berg, Hütten und Sdine2z wesen, le résumé des expériences de la Commission sur les divers explosifs, termine par ces paroles «
Après les expériences que nous venons de rappor-
ter, l'auteur est d'avis que l'emploi des explosifs brisants actuellement connus en présence du grisou et particulièrement aussi dans des travaux contenant de la poussière de houille
sèche, est beaucoup plus dangereux qu'on
n'était porté jusque-là à le supposer, et que l'interdiction