Annales des Mines (1888, série 8, volume 14)
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COMMISSION DES SUBSTANCES EXPLOSIVES.
EMPLOI DES EXPLOSIFS EN PRÉSENCE DU GRISOU. 281
avec une entière certitude, et qui n'a encore été l'objet que d'un nombre insuffisant d'expériences ;
CHAPITRE V. CONCLUSIONS.
l'explosif de M. Favier, formé d'environ 90 parties d'azotate d'ammoniaque et de 10 parties de mononitronaphtaline, qui parait devoir égaler la bellite au point de
vue de la sécurité, mais dont le détonateur interméLes conclusions que les recherches de la Commission
lui permettent de formuler sont les suivantes 1° La poudre de mine, même déflagrant au milieu l'eau, peut enflammer des mélanges de grisou et d'air, I
7,
2° La plupart des explosifs, actuellement connus sont
susceptibles d'enflammer, en détonant à l'air libre, le mélanges grisouteux ; la dynamite, le coton-poudre de guerre ou de mine ( particulièrement ce dernier), 1; dynamite-gomme, la dynamite-gélatine, la dynamite l'ammoniaque de Paulilles, sont dans ce cas. 30 Il est cependant possible de trouver des explosif qui détonent à une température assez basse pour ne pas provoquer, au moins dans la grande majorité des cas en détonant à l'air libre , l'inflammation des mélange grisouteux. Parmi les explosifs expérimentés par la Commission qui réalisent, plus ou moins parfaitement ces conditions,
on peut citer des mélanges intimes de 50 parties de dynamite avec
50 parties de carbonate de soude cristallisé, de sulfate de soude à 10 équivalents d'eau, d'alun d'ammoniaque, de chlorhydrate d'ammoniaque ; la poudre pyroxylée du Moulin-Blanc ; le mélange de 20 parties de dynamite à 75 p.100;et de 80 parties d'azotate d'ammoniaque ; le mélange de 20 parties de coton-poudre (titrant 173ce de bioxyde d'azote) et de 80 parties d'azotate d'ara. moniaque ;
la bellite, dont la composition n'est pas con0
diaire, tel qu'il a été soumis à la Commission des substances explosives, devrait être supprimé, et sur lequel de nouvelles expériences doivent être répétées. 4° En raison de la complexité et du peu de fixité des phénomènes qui peuvent se présenter dans la détonation des explosifs à l'air libre, il sera toujours prudent d'éviter le tirage des coups de mine, même chargés avec un des explosifs considérés comme les plus sûrs, dans un point où le mélange de grisou et d'air soit inflammable. Le choix
de ces explosifs doit être considéré comme diminuant considérablement le danger de l'explosion ; il ne doit pas être considéré comme le supprimant absolument. 5° Il faut toujours employer les explosifs dans les conditions qui leur permettent de développer le maximum de travail utile. L'économie et la sécurité sont d'accord pour recommander cette règle.
Il faut, en conséquence, bourrer avec soin l'explosif au fond du trou de mine, qui doit être assez profond ; il faut éviter de laisser un espace vide soit en avant, soit en arrière de la cartouche, soit latéralement ; il faut éviter de mettre en contact l'explosif et la mèche Bickford, si la détonation de l'amorce est provoquée par cet intermédiaire, dont le danger est d'ailleurs assez sérieux pour qu'il soit désirable de le voir remplacer par un mode d'allumage plus sûr.
La Commission n'avait pas à s'occuper de questions administratives. On voit cependant que les conclusions qui précèdent
tendent à l'abandon dans les mines à gri et même à la mise en suspi-
sou de la poudre de mine,