Annales des Mines (1888, série 8, volume 14)
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COMMISSION DES SUBSTANCES EXPLOSIVES.
Il résulte donc des expériences de MM. Sarrau et Vieille que, les choses se passent, des pressions les plus basses jusqu'aux
pressions de 7 à 8.000 atmosphères, comme si les molécules gazeuses avaient un volume invariable, le même pour toutes, et à très peu près égal an millième du volume gazeux à zéro sous la pression 760. Conséquences relatives à la variation, avec la température et la pression, des chaleurs spécifiques des gaz condensés; Sur la fig. 8, à côté de la droite en traits pleins qu'on peut appeler la droite expérimentale, on a tracé en points longs, une autre droite, ayant la même inclinaison a., et ayant pour ordonnée it l'origine la valeur de f trouvé par le calcul. L'écart entre les deux droites, expérimentale et théorique, est représenté par les différences des ordonnées à l'origine de riacune Les deux droites sont très peu différentes l'une de l'autre pour l'azotate d'ammoniaque ; la différence des deux ordonnées l'origine, 5.400 et 5.180, est de 220, soit une erreur relative de 4 p. 100 environ. Cette différence peut être considérée comme insignifiante. Pour la dynamite, on n'a qu'une seule expérience. La droite théorique est au - dessus de la droite expérimentale de 8.410-8.165 =245, soit une erreur relative de 3 o. 100, qu'on peut aussi considérer comme sans importance. Pour le coton au nitrate, la superposition des deux droites eisi presque parfaite. La droite théorique est au-dessous de la droite expérimentale de 8.680-8.630 -= 50, soit une erreur relative de 0,57 p. 100, qui est de l'ordre des erreurs accidentelles. Pour le coton endécanitrique, la différence est plus grande; la droite théorique est au-dessus de la droite expérimentale de 8.700= 790, soit une erreur relative de 8,4 p. 100. 9.490 Pour l'acide picrique, la différence est encore plus grande; la droite théorique est encore au-dessus de la droite expérimentale, et d'une quantité égale à 9.600-8.650 = 950, soit une erreur relative de 10 p. 100. 11 résulte donc de cette comparaison que, pour les corps qui donnent par leur décomposition très peu de gaz parfaits, comme la dynamite (0',24 de gaz parfaits pour total), ou le coton ammoniacal (0',248 de gaz parfaits pour IY total), l'accord entre la théorie et l'observation est très satisfaisant, l'écart ne dépassant pas 3 p. 100.
EMPLOI DES EXPLOSIFS EN PRÉSENCE DU GRISOU. 311
On peut en conclure que les expressions des chaleurs spécifiques de l'acide carbonique et de la vapeur d'eau déduites de nos expériences antérieures, doivent être sensiblement exactes ; que ces expressions peuvent s'étendre jusque vers 3.000'; enfin qu'elles sont encore indépendantes de la pression, même lorsque cette pression atteint 3 à 4.000 atmosphères.
Conséquences relatives à la réalité de la variation, avec la température, de la chaleur spécifique des gaz simples ou non condensés.
Les droites théoriques pour le coton et l'acide
picrique dépendent de la loi admise pour la formule de décomposition et, principalement au moins, de la loi d'accroissement des chaleurs spécifiques des gaz parfaits, qui présente une importance toute spéciale, car la réalité de l'accroissement elle-même reste douteuse pour beaucoup de physiciens. Pour le coton endécanitrique, la formule de décomposition admise paraît assez bien établie; elle résulte des analyses faites par MM. Sarrau et Vieille, sur les gaz provenant de la détonation. 11 est vrai que ces gaz, pendant le refroidissement, ont pu réagir mutuellement, de telle sorte que la composition observée peut être assez différente de la composition au moment de la détonation. Toutefois, il peut paraître établi qu'il ne se forme pas de composés hydrocarburés en proportion notable. La for-
mule de décomposition doit être alors, comme nous l'avons établi plus haut, représentée par l'expression 1,5 + ô)C(Y2 + (25,5 Ô) CO + (14,5
ô)420 +
+ 5,5 Az2.
Le nombre 'a ne peut varier que de ô-_=0 à ô =14,5; la quantité de chaleur, expérimentalement constatée ne peut pas varier. Dans u7sce9scoonditions, la valeur de f ne peut varier que de
Ces nombres laissent toujours subsister dans le même sens l'écart entre la droite théorique et la droite expérimentale.
La droite théorique a été calculée en admettant un certain accroissement, faible d'ailleurs, de la chaleur spécifique des gaz simples, résultant de la formule 4,8 0.0006 I. Si l'on n'admettait
pas cet accroissement, la température de détonation serait de 2V.8iei20;lee.tf 10.060. Le f expérimental est de 8.700; la différence serait de 1.360, soit une erreur relative énorme de 15,5 p. 100.
L'accroissement de la chaleur spécifique des gaz parfaits résuite donc, avec certitude, des expériences de Mill. Sarrau et