Annales des Mines (1888, série 8, volume 14)
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EMPLOI DES EXPLOSIFS EN PRÉSENCE DU GRISOU. 321
COMMISSION DES SUBSTANCES EXPLOSIVES.
drerie de Sevran-Livry par la Commission puissent être
tibles et auraient pu venir s'inflammer au contact du mé-
répétés sans trop de difficultés, soit pour constater le
lanogne
degré de sécurité d'un explosif nouveau, soit pour s'assurer que les explosifs fournis par l'industrie donnent bien
le degré de sécurité qu'ils doivent posséder. Il serait donc très désirable que ces essais pussent être faits eu substituant le gaz d'éclairage au formène dont la fabrication en quantités un peu considérables est difficile et coûteuse. Les mélanges les plus explosifs d'air et de gaz d'éclairage contiennent environ 15 à 16 p. 100 de ce gaz. La puissance de notre éjecteur ne nous permettait pas de préparer de semblables mélanges dans notre chaudière.
On s'est contenté d'opérer avec des mélanges tenant 10,3 p. 100 de gaz, ce qui suffisait parfaitement pour le but qu'on se proposait. On a vu d'ailleurs que l'infinimabilité varie peu, entre certaines limites inférieures et supérieures, avec le dosage du mélange. On a cherché, comme on l'avait fait pour les mélanges d'air et de formelle, à déterminer, pour les mélanges d'air et de gaz d'éclairage, ce que nous avons appelé la température apparente d'inflammation sous l'influence de la détonation des explosifs. On a fait éclater, au milieu du mélange gazeux, des tubes d'étain de 25`n°1/40' dans lesquels on avait bourré successivement 50 grammes d'explosifs divers. On a essayé dans ces conditions les mélanges tenant 10 coton et 90 azotate, 20 coton et 80 azotate, 30 coton et 70 azotate. Aucun de ces mélanges n'a allumé le gaz. Il était inutile d'expérimenter avec les mélanges tenant
a ensuite essayé les mélanges de dynamite et d'azotate d'ammoniaque. Les mélanges tenant successivement 60, 70, 80, 90 de dynamite n'ont pas allumé le mélange
gazeux en détonant dans le tube d'étain de 25/40. La dynamite non mélangée d'azotate a au contraire produit cette inflammation en détonant de la même façon.
Les gaz provenant de la détonation du mélange de 90 de dynamite et 10 d'azotate, après avoir accompli le travail nécessaire pour briser le tube et en projeter les débris, ne conservent plus, comme on l'a démontré dans
le rapport du 5 juillet, que les 0,63 de la quantité de chaleur primitive. On en déduit que la température des gaz, lorsqu'ils arrivent en contact avec le mélange gazeux extérieur est environ de 2.070°. On a calculé précédemment que la dynamite, dans les mêmes conditions, donne des gaz à la température de 2.150°, la température apparente d'inflammation d'un mélange d'air et de gaz d'éclairage, contenant 10 p. 100 de ce gaz, serait donc de 2.100° environ. On avait trouvé 2.200° avec les mélanges d'air et de formène.
Il faut faire, au sujet de cette température, ainsi déterminée d'une manière grossièrement approximative,
les mêmes réserves qui ont été déjà faites dans le premier rapport lorsqu'il s'agissait du formène. Quoiqu'il en soit, on voit que l'inflammabilité des mé-
langes d'air et de gaz d'éclairage n'est pas, dans les conditions de nos expériences, beaucoup plus considé-
d'une
rable que celle des mélanges d'air et de grisou. On pourrait donc, sans trop d'exagération, imposer aux
part le mélange à 30 p. 100 de coton est celui qui donne
explosifs destinés à être employés dans les mines à gri-
une proportion plus considérable de coton, car
la combustion complète et la température la plus élevée ; d'autre part, en augmentant la proportion de coton, les gaz provenant de la détonation auraient été embus.
sou la condition de ne pas allumer, au moins dans la grande majorité des cas, les mélanges d'air et de gaz d'éclairage an milieu desquels ils détonent à l'air libre.