Annales des Mines (1888, série 8, volume 14)
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COMMISSION DES SUBSTANCES EXPLOSIVES.
Les expériences de cette nature ne peuvent d'ailleurs être qu'approximatives, car nous avons montré que la quantité de chaleur transformée en travail varie avec la manière dont l'explosif est tassé dans le tube, et, quel que soit le soin qu'on y apporte, il est impossible de ré-
EMPLOI DES EXPLOSIFS EN PRÉSENCE DU GRISOU. 327
position, sous l'influence de l'onde explosive, correspond en général à cette combustion même.
Les expériences rapportées plus haut et concernant la nitromannite et la dynamite montrent en effet une parfaite concordance entre la quantité de chaleur déduite
pondre que le tassement se fait toujours de la même
de cette règle et celle qui a été expérimentalement
façon.
observée.
Quoi qu'il en soit, on voit que, au moins pour les explosifs que nous aurons à expérimenter, on peut se rendre compte, d'une manière assez précise, de la manière dont un explosif détone dans un tube, ou, pour parler plus exactement, de la quantité de chaleur qu'il développe en détonant ainsi, en multipliant la quantité de
sède une aptitude à la détonation beaucoup moins grande que celle des précédentes, et nous ne croyons même pas
chaleur observée q par l'inverse du rapport --(6- inscrit au
tableau précédent et se rapportant au tube employé,.
Recherches expérimentales. Lorsque l'onde explosive se propage à travers une substance susceptible de la transmettre, cette propagation s'accompagne de certaines réactions chimiques qui constituent ce qu'on nomme la décomposition de l'explosif. Pour étudier le mode de cette décomposition, il faut distinguer deux classes d'explosifs 1° Les explosifs simples ou formés d'une seule substance chimique ; 20 Les explosifs binaires ou en général multiples, formés du mélange intime de deux ou plusieurs substances.
Nous allons étudier successivement chacune de ces deux catégories.
1" Explosifs simples. Lorsque l'explosif simple contient assez d'oxygène pour sa combustion complète, on sait que le mode de décora-
L'azotate d'ammoniaque doit, comme explosif, être rangé dans cette catégorie. Mais cette substance posque la détonation en ait encore été directement constatée. En l'employant à l'état sec et pulvérulent et la bourrant dans un tube d'étain de 25mm/451hm, nous avons obtenu la détonation franche d'une cartouche de 50 gram-
mes sous l'influence d'une capsule contenant Igr,50 de fulminate. La quantité de chaleur dégagée a été de 27 calories pour 100 grammes, tandis que la théorie exige 38 calories pour le mode de décomposition représenté par la formule Az2 H4 03 =- Az2 -I- H3 0 4- O.
L'onde explosive n'a donc pas parcouru toute la cartouche, ou plutôt il s'est produit un autre mode de décomposition. M. Berthelot a, on le sait, particulièrement insisté sur les nombreux modes de décomposition que peut prendre l'azotate d'ammoniaque. Lorsque l'explosif ne contient pas assez d'oxygène pour la combustion complète de tous ses éléments, le mode de décomposition que produit l'onde explosive est peu connu. Si l'explosif contient du carbone et si l'oxygène est insuffisant pour le brûler entièrement à l'état d'oxyde de carbone, on peut admettre que l'oxygène est employé tout entier à former de l'oxyde de carbone, le reste du carbone restant libre. Le mode de décompo-