Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1888, série 8, volume 14)

362

COMMISSION DES SUBSTANCES EXPLOSIVES.

des irrégularités qui se produisent dans l'allumage du grisou par la détonation de semblables mélanges à l'air libre.

EMPLOI DES EXPLOSIFS EN PRÉSENCE DU GRISOU.

363

Les mélanges binaires auxquels, dans l'état actuel de constituer des nos connaissances, on peut recourir pour

Ces allumages, en quelque sorte accidentels, sont d'autant plus à redouter que la substance qui peut les

explosifs propres à assurer la sécurité des mines à gril'azotate d'ammoniaque sou, contiennent nécessairement

produire est en plus forte proportion, que le méiange est moins intime, et que la surface, ou, ce qui revient à peu près au même, le poids de la cartouche, est plus considérable. Le seul moyen que l'on ait de parer à cette cause de danger, heureusement secondaire, c'est d'assurerle mieux

comme un

possible l'intimité du mélange, et de diminuer, autant qu'on

le peut faire sans trop abaisser l'aptitude à la détonation

et la force de l'explosif, la proportion de la substance capable d'enflammer le gaz. Il importe, en outre, de remarquer que la sécurité dans l'emploi des explosifs au sein d'une atmosphère grisouteuse, repose, comme on l'a vu plus haut, sur le mélange

presque instantané des gaz de la détonation avec une masse d'air ambiant suffisante. Il serait donc dangereux de tirer des coups de mine dans un espace trop limité et avec un poids d'explosif assez grand pour que le volume

de l'air ambiant soit comparable à celui des gaz de la détonation. Ces diverses considérations justifient la règle donnée

par la Commission dans son précédent rapport, et que nous croyons devoir rappeler textuellement « En raison de la complexité et du peu de fixité des phénomènes qui peuvent se produire dans la détonation à l'air libre, il sera toujours prudent d'éviter le tirage des coups de mine, même chargés avec un des explosifs considérés comme les plus sûrs, dans un point où le mélange d'air et de grisou est inflammable. Le choix de ces explosifs doit être considéré comme diminuant considérable-

ment le danger de l'explosion, il ne doit pas être considéré comme le supprimant absolument. »

de leurs éléments et peuvent se partager en

deux catégories

On peut mélanger à l'azotate d'ammoniaque une substance détonant à haute température, mais donnant des produits incombustibles, la nitroglycérine par exemple. La sécurité parait convenablement assurée lorsque, la la nitroglycérine étant employée à l'état de dynamite, proportion de dynamite ne dépasse pas 30 p. 100. Deux cartouches de 200 grammes contenant 30 dyn. 70 azot. ont détoné très franchement à l'air libre dans un mélange grisouteux sans l'allumer. Des cartouches de 50, 100, L

200 grammes du mélange contenant 20 dyn. 80 azot., n'ont pas produit l'inflammation du grisou. Une cartouche de 50 grammes du même explosif a même pu détoner à

l'air libre dans un mélange d'air et de gaz d'éclairage sans l'allumer.

On peut aussi mélanger à l'azotate d'ammoniaque une substance combustible par elle-même, ou donnant, en détonant, des produits combustibles. II.

Les mélanges de cette nature doivent satisfaire aux

conditions suivantes Développer une température de détonation aussi basse que possible et en tous cas inférieure à 2.200 degrés ; Ne pas donner de gaz combustibles après la détonation complète ;

Posséder une force explosive suffisante pour qu'on ne soit pas conduit à employer des poids d'explosifs trop considérables;

Présenter une aptitude à la détonation assez grande, au moins dans un trou bourré, pour que la proportion des coups ratés soit insignifiante ;