Annales des Mines (1888, série 8, volume 14)
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NOTE SUR LE TRAITEMENT INDUSTRIEL
DES SELS DE STASSFURT.
gnures de fer humectées d'eau, où elles sont complètement absorbées. L'eau de brome et le bromure de fer ainsi obtenus repassent à la distillation.
de grès superposés communiquant entre eux par des tuyaux. Elle arrive par la partie supérieure, parcourt
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Les premiers produits de cette distillation sont presque exclusivement formés de brome, les bromures étant plus facilement décomposables que les chlorures, puis on a un mélange ou une combinaison de brome et de chlore, enfin du chlore pur. On interrompt l'opération avant d'avoir recueilli tout le brome contenu ; néanmoins le brome est assez riche en chlore ; il est en outre souillé par du bromure de plomb et des composés organiques. Pour le purifier, on le chauffe légèrement, de manière à déterminer le départ du chlorure de brome, puis on le distille dans de grandes cornues en verre. Les premières
parties qui passent contiennent du chlore. On les recueille à part, et on n'adapte les récipients définitifs que lorsque le gaz qui se dégage est parfaitement pur. Les vapeurs non condensées sont absorbées par le fer. Le brome est versé dans des flacons qui en renferment
de 2 kilogrammes à 2k,5; quatre flacons sont placés ensemble dans une caisse en bois. On ne vend:pas moins
d'une caisse entière à la fois. Pour l'exportation lointaine, on combine le brome au fer, et on évapore à siccité la solution. La masse sèche offre une teneur de 60 à 70 p. 100 en brome. Lorsqu'on veut l'utiliser, il suffit de traiter par l'eau et
de faire passer un courant de chlore qui détermine le dégagement du brome. Pour éviter les interruptions de travail et diminuer les
pertes de brome, on a cherché à modifier un peu ce procédé, de manière à le rendre continu. Pour cela, on a fait agir du chlore gazeux sur les eaux mères ; ce chlore est obtenu dans un appareil distinct'par l'action de l'acide chlorhydrique sur le bioxyde de manganèse. L'eau mère circule dans une série de quatre vases
successivement les divers vases, où elle est portée à une température convenable, et soumise à l'action du courant de chlore, et sort de l'appareil complètement privée de brome.
Il existe encore un autre procédé, celui du docteur Leisler, qui a été appliqué pendant quelques années, mais a dû être abandonné à cause de la cherté du réactif qu'il employait. Il consiste à faire agir sur les eaux mères un mélange d'acide sulfurique et de bichromate de potasse. Le brome distille sous l'influence de la chaleur, et se rend dans des flacons où se trouvent des rognures de fer. Le brome de Stassfurt se distingue par sa pureté presque absolue ; comme les sels desquels il est extrait ne renferment aucune trace d'iode, il est complètement exempt de ce métalloïde, qui existe au contraire en quantité appréciable dans le brome des eaux mères des marais salants et des cendres de varech. Les prix ont beaucoup baissé depuis vingt ans par suite
de l'accroissement considérable dans la production. Ils étaient de 60 à 70 francs pour un kilogramme, ils sont tombés aujourd'hui à 3 francs. On prépare à Stassfurt, non seulement le brome, mais encore les bromures de potassium, de sodium, de calcium et de magnésium.
Sulfate de potasse. De tous les sels de Stassfurt, la kainite parait, au premier abord, le composé se prêtant le mieux à l'extraction du sulfate de potasse. En effet, ce composé, traité par l'eau ou longtemps exposé au contact de l'air humide, se dédouble en chlorure de magnésium et sulfate double de magnésie et de potasse. Il suffit donc d'isoler le sulfate dans ce sel double.