Annales des Mines (1888, série 8, volume 14)
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MOUVEMENTS VIBRATOIRES DU SOL
NOTE SUR DES
MOUVEMENTS VIBRATOIRES DU SOL DÉTERMINES PAR UN EFFONDREMENT INTÉRIEUR AUX HOUILLÈRES DE MONTRAMBERT (LOIRE)
Par M. PRIMAT, ingénieur des mines.
Le 13 janvier 1888, vers neuf heures du matin, un ouvrier boiseur, travaillant dans la couche des Littes, exploitée par le puits Devillaine, de la concession de Montrambert (Loire), a été gravement contusionné dans des circonstances qui présentent un certain intérêt. La couche des Littes a, dans la région exploitée par le puits Devillaine, une puissance de 1 mètre à 1",20 et une inclinaison de 40 à 45 degrés. Le toit de la couche est formé de grès très résistants et d'une grande puissance (voir la coupe XY de la fig. 6, Pl. L'exploitation se fait par traçage en massifs longs et dépilage avec remblais par tailles chassantes disposées en gradins renversés. Le 13 janvier, vers neuf heures du matin, il y avait au niveau de 306 mètres (profondeur au-dessous de l'orifice du puits Devillaine), et dans les deux tailles par lesquelles on achevait le déhouillement de la partie comprise entre les niveaux de 306 mètres et de 356 mètres, un certain
AUX HOUILLÈRES DE MONTRAMBERT (LoinE).
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nombre d'ouvriers (voir la fig. 5, Pl. XIII). Soudain, et sans craquement préalable, le toit de la couche s'affaissa sur une grande surface. Les ouvriers entendirent une violente détonation due sans doute à la rupture des bancs du toit et une rapide chasse d'air éteignit toutes les lampes dans un rayon de plus de 100 mètres. Dans la région limitée sur la fig. 5 par un trait ponctué, les bois furent presque tous brisés et la partie AB du niveau de 306 mètres, située en regard de la pile de charbon qui restait à enlever, fut obstruée par suite de l'écrasement de la houille. À chacune des extrémités A. et B, la section transversale du niveau présentait l'aspect figuré par la fig. 7. Vers le milieu le boursouflement de la pile s'accentuait rapidement (fig. 8). La voie ferrée fut 'appliquée contre la paroi d'amont du niveau, passant ainsi de a en a'. La longueur de la partie obstruée était de 35 mètres, et c'est vers le milieu que l'ouvrier boiseur fut serré entre la sole et le toit du niveau. Lors de l'écrasement de la pile, des débris de charbon furent projetés avec violence, et tous les ouvriers qui se trouvaient en regard du massif reçurent sur les parties du corps non protégées par les vêtements des écorchures nombreuses.
Les tailles d'abatage furent presque complètement
comblées.
En même temps, on entendit au jour une sourde détonation, et il se produisit des secousses ondulatoires qui firent croire à un tremblement de terre. La détonation a été perçue assez distinctement au hameau de la Mine (fig. 6), à la carrière à remblais du puits de Lyon et au hameau de la grande Pinatelle. Les secousses ont été ressenties aux points suivants :