Annales des Mines (1889, série 8, volume 15)
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EXPLOSION DE 22 CHAUDIÈRES A VAPEUR
AUX HAUTS FOURNEAUX DE FRIEDENSHÜTTE.
de la coulée, une obstruction de haut fourneau, ou l'ouverture simultanée des obturateurs des gueulards. Quand ensuite les gaz affluent de nouveau, ils peuvent, s'ils ne
l'extinction des gaz des hauts fourneaux; en effet, le
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trouvent pas de feu sur les grilles, ne pas se rallumer immédiatement se répandre dans les carneaux, non brûlés et mélangés d'air, et enfin détoner par suite d'une
reprise du feu de houille ou de leur contact avec la maçonnerie des carneaux portée au rouge. Si on admet
que la dilatation produite par leur inflammation est capable de donner lieu à une pression de 1 kilogramme, le déplacement des générateurs sous une pareille action se trouve aisément expliqué, car il suffit, comme on l'a vu tout à l'heure, de l'existence de 1/3 d'atmosphère de pression dans les carneaux supérieurs des chaudières, pour les soulever avec leurs bouilleurs et la maçonnerie qui les entoure. Toutefois, si le comité central regarde comme suffisante
cette explication des phénomènes observés, il se montre disposé
pour justifier péremptoirement l'intensité de leurs effets, à admettre que les gaz des hauts fourneaux étaient mélangés, dans l'espèce, à des gaz de houille. De cette manière, leur pouvoir explosif devait être aug,
menté dans de larges proportions, car il ne résultait plus seulement de l'oxyde de carbone provenant des hauts fourneaux, mais encore et surtout de l'hydrogène carboné fourni par la distillation de la houille. Moyennant cette seconde hypothèse, il n'est plus nécessaire d'admettre l'extension de l'explosion à toutes ou à presque toutes les chaudières ; on peut lui attribuer une étendue plus restreinte, puisque son action doit être considérée comme beaucoup plus énergique.
De minuit à une heure du matin, dit le rapport, les ouvriers du poste de nuit prennent leur repas. Ils ont peut-être, pour cette raison, chargé très fortement les grilles, et cette surcharge a pu avoir pour conséquence
charbon employé était de la houille pulvérulente, que l'on
devait souvent mouiller avant de l'introduire dans les foyers ; il en résultait facilement une couverture complète
des feux; dès lors, les gaz éteints des hauts fourneaux arrivés pendant cette période de feu mort ont peu à peu rempli les carneaux, en s'y mélangeant avec de l'air et en formant avec lui et avec les gaz provenant de la distillation de la houille un mélange très explosif. On ne peut décider si l'inflammation de ce mélange
s'est faite sur une grille, ou au contact des briques incandescentes des carneaux, ou même dans la gaine principale de fumée; ces trois suppositions sont, dans l'opinion du comité, parfaitement admissibles et conduisent au même résultat. On voit, dans tous les cas,
qu'il faut éviter, autant que possible, de brûler à la fois sous une même chaudière de la houille et des gaz des hauts fourneaux. En définitive, le comité central des associations prus-
siennes pour la surveillance des chaudières à vapeur a voté l'ordre du jour suivant « Par un concours fâcheux de circonstances, un mélange explosif de gaz et d'air formé dans les carneaux s'est enflammé subitement. « L'action de l'explosion des gaz a déterminé dans les chaudières une dislocation locale qui, vu leur longueur, leur mode de construction et la mauvaise qualité de leurs tôles, a pu se continuer d'une manière relativement facile. L'explosion des gaz a été la cause d'un ébranlement et d'un déchirement des chaudières, à la suite desquels elles ont éclaté. »
Ces conclusions ne sont pas nettes, car tout en attribuant la catastrophe à une explosion de gaz dont l'étendue n'est même pas indiquée, elles permettent de supposer que cette explosion n'a produit qu'une première