Annales des Mines (1889, série 8, volume 15)
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EXPLOSION DE 22 CHAUDIÈRES A VAPEUR
AUX HAUTS FOURNEAUX DE FRIEDENSHÜTTE.
rateurs. Cela étant, l'extinction des gaz doit être regardée comme un fait spécial à chaque chaudière ; elle n'a pu se généraliser que si les deux chauffeurs et leur aide ont été assez négligents pour laisser tomber les feux sur plusieurs
ne pouvaient se rallumer qu'au contact d'un feu de grille,
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grilles à la fois, ou assez maladroits pour les couvrir d'une quantité exagérée de poussier de houille. Avec un mélange détonant exclusivement composé de gaz des hauts fourneaux et d'air, il faut admettre qu'un assez grand nombre de chaudières ont participé à l'extinction des gaz ; ce nombre se réduit au contraire très sensiblement dans l'hypothèse de l'intervention des gaz de houille, à cause de leur plus grand pouvoir explosif. Le degré de négligence ou de maladresse à imputer aux ouvriers varie suivant qu'on se place dans l'un ou l'autre cas Dans la séance de la Société régionale des ingénieurs allemands de la Haute-Silésie, M. Minssen, ingénieur en chef de l'association silésienne, a déclaré que dix minutes environ avant l'explosion, un des chauffeurs causait avec un manoeuvre en dehors du bâtiment des chaudières. Les
cadavres des trois ouvriers attachés aux générateurs ont été retrouvés sur l'emplacement même de la chambre de chauffe ; ces hommes étaient donc à leur poste, et
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et que, si des bâtiments ont été incendiés par des briques incandescentes, celles-ci provenaient de carneaux dans lesquels les gaz n'avaient pas cessé longtemps de brûler. Il est peu probable que plusieurs feux se soient ranimés simultanément de manière à concourir à l'explosion du mélange détonant ; son inflammation a eu vraisemblablement une origine unique, et si on admet qu'elle
s'est propagée aux chaudières voisines, elle n'a pu le faire que par la conduite générale de fumée, au sud de la cloison existant entre les chaudières nos 7 et 8. C'est du reste ainsi que, d'après les partisans de l'explosion de gaz, cette conduite serait devenue le principal point de départ de la force qui aurait repoussé les bouilleurs vers l'avant et projeté en éventail, du même côté, les corps principaux des chaudières. Mais, en ce cas, comment
expliquer que son mur antérieur, c'est-à-dire le plus voisin du massif, soit venu, comme on l'a constaté, s'appliquer contre le mur d'arrière? Si les gaz avaient réelle-. ment fait explosion dans la gaine principale de fumée, les deux parois de celle-ci auraient été écartées ; leur rapprochement vers les cheminées prouve au contraire que la force explosive a pris naissance ou s'est propagée,.
rien n'autorise, en l'absence de preuves contraires, à dire qu'ils n'ont pas fait leur devoir. On ne saurait émettre des doutes à ce sujet, que si les faits relevés à
non plus en arrière des générateurs, mais sur leur emplacement même, en avant de la conduite générale ser-
l'enquête ne permettaient pas d'attribuer l'accident à. une autre cause, mais nous verrons précisément qu'il est facile de l'expliquer de la manière la plus simple, sans qu'il soit
Ajoutons encore que cette conduite a été complètement obstruée par les décombres entre les deux cheminées, tandis qu'on l'aurait retrouvée vide si elle avait été lethéâtre d'une explosion de gaz.
nécessaire d'incriminer les malheureux qui en ont été victimes. L'état des lieux leur fournit une première justification. Supposons en effet que, contrairement à notre opinion, les gaz se soient éteints en même temps sous plusieurs chau-
dières. Il parait résulter des expériences d'Ilsede, qu'ils
vant à l'évacuation des produits de la combustion..
Ces observations nous paraissent de nature à faire. abandonner l'hypothèse d'un mélange détonant ayant. agi simultanément sur plusieurs chaudières, et par suite à disculper les ouvriers chargés de l'entretien des feux. Il faut considérer, en outre, qu'une explosion de ce