Annales des Mines (1889, série 8, volume 16)
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la décomposition, lorsqu'on connaît l'équation chimique qui règle la décomposition, ainsi que la quantité de chaleur dégagée qui lui correspond ; et lorsqu'on admet que les chaleurs spécifiques gazeuses varient avec la température suivant les lois indiquées par MM. Mallard et Le Chatelier. 30 Les explosifs auxquels on peut s'adresser dans l'état actuel de nos connaissances, pour être employés dans les mines à grisou, sont des mélanges au moins binaires. L'une des substances a pour rôle de diminuer la température de
détonation; comme il importe, au point de vue de l'effet utile, que cette substance soit elle-même un explosif, on est conduit à s'adresser à l'azotate d'ammoniaque dont la température de détonation est à peine supérieure à 1000 degrés.
Ces principes généraux établis, la Commission avait expérimenté un certain nombre de mélanges explosifs qui satisfaisaient aux conditions reconnues comme nécessaires à la sécurité, et elle avait exprimé le désir que ces mélanges fussent expérimentés dans quelques mines au point de vue de l'emploi pratique. L'Administration des poudres, avec l'intelligente libéralité qu'elle n'a cessé de montrer dans tout le cours de ces recherches, a immédiatement déféré à ce voeu, et deux envois successifs ont été faits par elle aux directeurs des exploitations des mines de houille d'Anzin, de Firminy, de Blanzy et de Ronchamp, qui avaient bien voulu se charger des expériences demandées par la Commission. Le premier de ces envois, fait dans le courant de septembre 1888, comprenait 10 kilogrammes de chacun des mélanges suivants 1. 30 pour 100 de dynamite (à 25 pour 100 de silice, et 70 p. 100 d'azotate d'ammoniaque; 2° 10 pour 100 de binitrobenzine et 90 pour 100 d'azotate d'ammoniaque 3°
ESSAIS PRATIQUES.
EMPLOI DES EXPLOSIFS DANS LES MINES A GRISOU.
15 pour 100 de coton-poudre octonitrique et 85 pour 100 d'azotate d'ammoniaque.
Le second envoi eut lieu dans le courant de janvier 1889 et comprenait 15 kilogrammes de chacun des mélanges suivants
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20 pour 100 d'azotate cuproammonique et 80 pour 100 d'azotate d'ammoniaque ; 20 70 pour 100 d'azotate cuproammonique et 30 pour 100 d'azotate d'ammoniaque ; 3° 5 pour 100 de naphtaline et 95 p. 100 d'azotate d'ammoniaque; 4' 20 pour 100 de dynamite (à 25 pour 100 de silice) et 80 pour 100 d'azotate d'ammoniaque. 1°
Tous ces explosifs étaient en cartouches de 50 et de 100 grammes, protégées par une double enveloppe de papier paraffiné. Les exploitants qui avaient bien voulu se charger des essais étaient priés de comparer les résultats obtenus par l'emploi des nouveaux explosifs, soit au rocher, soit à la houille, à ceux qu'on obtient avec la dynamite et avec la poudre, tant au point de vue de la masse abattue qu'au point de vue de l'état de la houille abattue. Les rapports adressés à la Commission par les mines qui avaient bien voulu se charger des essais sont impri-
més plus loin in extenso. On a cru qu'il ne serait pas inutile de les faire précéder d'une courte note faisant connaître sommairement les principaux résultats signalés.
Mélanges à base de naphtaline et d'azotate cuprOammonique.
I.
Le mélange composé de 5 p. 100 naphtaline et 95 p. 100 d'azotate d'ammoniaque s'est montré d'une aptitude à la détonation décidément insuffisante. Il en a été de même du mélange contenant 20 p. 100 d'azotate cuproammonique et 80 p. 100 d'azotate d'ammoniaque. Le mélange contenant 70 p. 100 d'azotate cuproammonique et 30 p. 100 d'azotate d'ammoniaque a donné quelques ratés ; on a surtout exprimé la crainte que les vapeurs cuivreuses dégagées par la détonation présentent des in-
convénients au point de vue de la santé des ouvriers. II.
Mélanges à base de nitroglycérine.
Les mélanges à base de dynamite ont été considérés partout comme présentant une aptitude à la détonation très satisfaisante ; aucun raté n'a été signalé, et la détonation a été obtenue, pour le mélange 20 dyn.-80 azot. Tome XVI, 1889.