Annales des Mines (1889, série 8, volume 16)
Page : Image 270
Révision de 11 janv. 2015 19:57:25, edited by Anonymes
490
DANS LA RÉGION D'HUELVA,
L'INDUSTRIE DU CUIVRE
491
le chapeau de fer stérile qui avait 32 mètres d'épais-
mêmes qu'à San-Domingos, on a employé la même mé-
seur.
thode.
Aujourd'hui, tout le travail est concentré dans une
L'amas, dont les dimensions sont de 35 mètres sur 150,
grande tranchée à ciel ouvert de 75 mètres de profondeur.
est attaqué par quatre gradins de 10 mètres de haut,
au-dessous de laquelle il y a encore quatre étages pré-.
dont deux dans le chapeau de fer, épais ici de 35 mètres, et deux dans le minerai. L'extraction s'opère : pour les deux premiers étages par des locomotives de huit à dix
parés par galeries souterraines. L'exploitation, à peu près identique à celle de Rio-Tinto, s'exécute par gradins en commençant par deux grandes fosses au niveau infé-
chevaux sur une voie de 0'11,60, pour les étages inférieurs
rieur que l'on augmente progressivement jusqu'à les
par des tunnels placés dans le prolongement ouest du
réunir. La différence entre les deux méthodes est dans l'extraction et l'épuisement qui, par suite de la position du gîte, ne peuvent pas ici se faire par des galeries d'écoulement presque horizontales. On a alors établi dans le prolongement du filon deux tunnels inclinés de 300 mètres de
gîte.
long à l'extrémité desquels se trouvent des machines à vapeur. Dans le premier de ces tunnels passent les tiges des pompes actionnées par ces machines ; dans le second
sont deux voies allant l'une au côté Nord de l'amas, l'autre au côté Sud et sur lesquelles s'effectue une traction par câbles. Les trains sont de trois wagons à la fois, pesant chacun 5 tonnes. Enfin, à côté de ces deux tunnels, s'en trouve un troisième où circulent des locomotives qui vont directement aux deux étages supérieurs de 12 et de 28 mètres. L'abatage à San-Domingos a lieu, comme à Rio-Tinto, à la dynamite. Le triage n'existe pas, tous les minerais allant sans distinction à la cémentation naturelle. En revanche une mesure qu'on ne retrouve pas à Rio-Tinto et qui est motivée par le procédé métallurgique, consiste à arroser
constamment le front de taille par des eaux que
l'on
recueille ensuite au fond, de manière à produire la dissolution progressive du cuivre. A Lagunazo où les conditions de gisements étaient les
- QUATRIÈME PARTIE.
TRAITEMENT MÉTALLURGIQUE.
Nous avons vu dans la partie historique de cette étude, par quelle longue série d'expériences et de tâtonnements s'étaient constituées à Rio-Tinto les méthodes métallurgiques employées aujourd'hui. Trois méthodes successives ont été distinguées : la première, celle de la cémentation dite naturelle ; la seconde, celle de la cémentation dite artificielle ; la troisième, celle de la fusion sur place des minerais riches combinée avec la cémentation des pyrites pauvres. Ces trois périodes historiques subsistent encore côte à côte, la cémentation naturelle à San-Domingos, l'artificielle à Tharsis et Lagunazo, l'artificielle avec fusion à Rio-Tinto, et nous allons les passer en revue successivement en allant de la plus simple à la plus complexe.
10 Cémentation naturelle. Procédé de San-Domingos. Le procédé de cémentation naturelle consiste dans son
essence : a. dans l'arrosage à l'eau des pyrites pour dis