Annales des Mines (1889, série 8, volume 16)
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OBSERVATIONS
SUR L'ÉLECTRO-MÉTALLURGIE DE L'ALUMINIUM. 561
ner (*); dans ce procédé, la cryolithe, entassée en poudre
bien sèche dans un récipient à parois en bauxite, serait liquéfiée par la formation de l'arc voltaïque, sous une tension de 80 à 100 volts, entre deux électrodes en charbon, l'une annulaire et placée sur la paroi du récipient, l'autre cylindrique et placée suivant l'axe. Une fois la production de l'arc provoquée au .moyen d'une baguette auxiliaire en charbon, l'électrolyse de la cryolithe fondue s'effectuerait sous l'action d'une force électromotrice de 50 volts, à raison de 3 grammes d'aluminium par chevalheure. Le procédé parait donc peu satisfaisant comme rendement. On doit remarquer que la bauxite employée pour former les parois doit se dissoudre peu à peu dans la cryolithe en fusion, et que par suite l'électrolyse s'opère en réalité sur un mélange d'alumine, de fluorure d'aluminium et de fluorure de sodium. Le procédé de MM. Minet et Bernard frères a pour base, comme le précédent, l'électrolyse du fluorure d'aluminium mélangé avec du chlorure de sodium et parfois avec du fluorure de sodium; mais ici le mélange à élec-
trolyser est maintenu à l'état liquide par l'action d'une source de chaleur distincte du courant électrique, ce qui est assez rationnel, du moment que le point de fusion de ce mélange n'est pas trop élevé. Avec les proportions suivantes Fluorure d'aluminium. Fluorure de sodium, .
.
10
Cryolithe
Chlorure de sodium.
40
60
20 à 50 80 à 50
55
100
100
100
» .
.
il suffit d'une température de 700° à 800' pour maintenir (*) Engineering, 25 mars 1887.
le bain à l'état liquide. Même à cette température relativement modérée, le vase en fonte dans lequel on opère serait sensiblement attaqué si on ne le protégeait en le
faisant revêtir par le courant lui-même d'une couche mince d'aluminium ou plutôt d'un alliage riche en aluminium; il suffit pour cela de le relier à l'électrode négative au moyen d'un conducteur de résistance telle qu'il ne passe par cette dérivation que 0,05 à 0,10 de l'inten-
sité totale du courant. C'est dans ces conditions, avec une plaque de graphite pour électrode négative, que l'on obtient de l'aluminium pur. Le travail se fait normalement avec une force électromotrice de 5 volts ; la quantité d'aluminium produite par cheval-heure atteindrait 25 grammes. Le fluor se dégage à l'électrode positive, formée d'une plaque en carbone; on volatilise par 24 heures 10 p. 100 environ du poids du fluorure d'aluminium maintenu en fusion.
Quand on veut produire de l'aluminium ferreux, on prend pour électrode négative le vase en fonte dans lequel on opère; on a alors toute facilité pour couler l'aluminium par un trou latéral. On introduit dans le bain de l'alumine ou de la bauxite, ce qui supprime le dégagement de fluor à l'électrode négative. Il est probable que, dans ce cas, c'est un mélange d'acide carbonique et d'oxyde de carbone qui se dégage sur cette électrode, et que le carbone qui la constitue joue un rôle réducteur, comme dans le procédé Héroult. D'après les inventeurs, la production d'aluminium atteindrait, dans ces conditions, le chiffre de 40 grammes par cheval-heure. Ce chiffre, ainsi que celui qui correspond à la production de l'aluminium pur, est sensiblement plus élevé que celui indiqué par M. Kuss, comme résultant de la pratique de l'usine de Froges ; la diffé-
rence peut tenir à ce que, dans le procédé Héroult, le courant électrique sert non seulement à électrolyser le