Annales des Mines (1889, série 8, volume 16)
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5 68 NOTE SUR DIVERS SYSTÈMES DE FERMETURE
La solution la plus naturelle et qu'on a essayée aussitôt après l'adoption des lampes de sûreté, consiste dans l'emploi d'un cadenas. Mais le prix d'achat, et le dérangement fréquent de ces appareils, ainsi que la possibilité pour les ouvriers de se procurer de fausses clefs, ont vite fait renoncer à ce système.
On a dès lors, presque dès le début de l'emploi des lampes de sûreté, remplacé le cadenas par un verrou actionné par une tige à vis. Cette tige est renfermée dans un tube qui traverse le réservoir à huile. Pour ouvrir la lampe, il suffit d'abaisser le verrou de fermeturc; on obtient ce résultat en agissant, au moyen d'une clef particulière, sur la tige qui l'actionne. Le principe de ce système a été appliqué d'une manière générale jusqu'à ces dernières années, et l'est encore aujourd'hui dans un grand nombre de mines ; les
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dispositions de détail ont beaucoup varié, mais il est absolument inutile d'en donner la description. Les ouvriers ouvrent sans difficulté leurs lampes, soit avec de fausses clefs, soit même avec des morceaux de bois convenablement taillés. Cependant un certain nombre d'inventeurs continuent
à chercher dans cette voie. M. Yialla, ingénieur aux mines de Lalle (*), vient de proposer de remplacer les clefs à trou carré, dont on se sert presque partout, par des clefs taraudées ; il compte, en faisant le taraudage gauche (ce genre de tarauds n'existant pas dans le commerce), augmenter les difficultés qu'éprouveraient les ouvriers à se procurer de fausses clefs. Notons que l'inventeur du système reconnaît lui-même qu'il ne permettra pas d'éviter complètement les ouvertures intempestives des lampes, mais qu'il diminuera seulement le nombre (*) Voir Comptes rendus mensuels de la Société de l'industrie minérale, juin 1889.
DES LAMPES DE SÈRETÉ.
d'imprudences commises de ce chef. Il est clair, en effet, qu'il sera encore assez facile aux ouvriers, s'ils le désirent,
de se procurer de fausses clefs en s'adressant à un forgeron quelconque.
Il faudrait, pour avoir de bons résultats, munir les lampes d'une serrure de sûreté ne s'ouvrant qu'avec une clef à profil compliqué et différente pour chaque lampe. Nous ne pensons pas qu'un pareil système puisse être appliqué dans la pratique. Tout mécanisme délicat se détériorerait très vite dans la mine et serait obstrué par la poussière de charbon ; les appareils devraient dès lors être remplacés d'une manière continuelle. Il
est donc permis de dire que, jusqu'à présent, on
n'a encore trouvé aucun système pratique de fermeture à clef que les ouvriers ne sachent ouvrir. Quelques inventeurs ont proposé l'emploi d'une vis à un très grand nombre de tours, destinée à lasser la patience de l'ouvrier, tandis qu'une répétition d'engrenages permet d'en venir rapidement à bout dans la lampisterie. Ce système ne s'est pas répandu jusqu'à présent. Tout récemment, un ouvrier mineur de la Compagnie des mines de Courrières, M. Lemaire, vient d'imaginer un appareil dans lequel le verrou de fermeture est rendu solidaire d'un manchon mobile entourant le réservoir à huile, et maintenu soulevé par l'action d'un puissant ressort, qui prend appui sur un faux-fond fixe. Pour ouvrir la lampe, il faut déterminer l'abaissement du manchon mobile, ce qu'il est impossible, d'après l'inventeur, de faire sans un appareil spécial, permettant d'encastrer le manchon dans un collier qui le serre énergiquement et de produire l'abaissement de ce collier, les autres parties de la lampe étant maintenues fixes. Cette fermeture, que son auteur a fait connaître en juin
1889, n'a pas été essayée dans la pratique ; on ne peut donc se prononcer définitivement sur sa valeur. CepenTome XVI, 1889.
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