Annales des Mines (1890, série 8, volume 17)
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ÉTUDE SUR LA LEVERRIERITE.
ÉTUDE SUR LA LEVERRIERITE.
Leur composition moyenne est peu différente de celle des
la Loire, à Saint-Priest, près Saint-Étienne, on peut
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argiles à leverrierite. D'autre part, ils se sont épanchés à une température peu élevée. On peut donc facilement
imaginer que des conditions physiques et chimiques analogues aient pu être réalisées au sein d'une argile sédi-
mentaire.
En résumé, les dépôts argileux très fins du terrain houiller se sont fréquemment transformés par voie de
métamorphisme. Les quartz ont été corrodés, et des cristaux plus ou moins nombreux de leverrierite et de mica noir ont pris naissance. Quant à la cause de ce métamorphisme, nous croyons devoir l'attribuer à des sources thermominérales de haute température, contenant un peu de silice, de ma-
gnésie et de chaux. Ces eaux ont dû sourdre, à bien des reprises différentes, au fond des lacs houillers,
et imprégner les sédiments déjà formés. Elles n'ont pu avoir aucune action sur les grès ni sur la houille. Mais, en présence de l'argile fine, à la faveur d'une pression peut-être assez élevée, elles ont donné naissance à des phyllites diverses et même attaqué partiellement les grains de quartz. On sait qu'en chauffant dans des tubes scellés de l'eau et de l'argile fine de Klingenberg, M. Daubrée (*) a reproduit des paillettes hexagonales, blanches et nacrées, appartenant à un mica uniaxe. L'abondance des venues hydrothermales à l'époque du remplissage des bassins houiller du Plateau-Central est aujourd'hui connue de tout le monde. Indépendamment des nappes argileuses d'origine éruptive, on peut signaler, soit dans la Loire, soit dans le Gard, de très nombreux niveaux de grès et d'argile silicifiés, avec rognons calcéde donieux riches en débris végétaux. Au nord du bassin (*) Daubree, Les eaux souterraines aux époques anciennes, p. 297.
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saisir la relation entre ces zones d'imprégnation siliceuse et les véritables filons de quartz. Ceux-ci, parfaitement nets dans les schistes cristallins du Primitif, s'extravasent dans le Houiller, donnant naissance à des amas de grès pénétrés de calcédoine, dont la forme lenticulaire
allongée décèle encore, dans quelques cas, l'origine filonienne (**).
Les phénomènes métamorphiques auxquels on doit attribuer la leverrierite et le mica noir' des argiles que nous venons de décrire, s'expliquent donc sans grande difficulté. Il est d'ailleurs possible que, dans beaucoup de cas, la venue hydrothermale ait été accompagnée d'épan-
chements boueux, et qu'il y ait ainsi passage des gisements de la première catégorie à ceux de la seconde. De cette manière, on rendrait compte de la fréquence relative du zircon et de l'apatite dans certains nerfs à leverrierite (Quartier-Gaillard), alors que ces minéraux sont à peu près introuvables dans les schistes houillers ordinaires. On rendrait compte aussi du facies si particulier de ces argiles chocolat (Rive-de-Gier, Quartier-Gaillard, Gagnières) qui ressemblent si peu aux nerfs noirs ou bruns
de toutes les couches de houille. Mais il n'en demeure pas moins établi pour nous que, dans les gisements décrits
jusqu'ici, la plus grande partie de la roche a une origine sédimentaire, l'apport éruptif ayant dû consister surtout en eau minérale chaude.
Avant de passer à la description des gîtes de la deuxième catégorie, nous croyons devoir faire remarquer
que le métamorphisme des argiles houillères à lever-. rierite est peu différent, en somme, de celui qui a donné naissance, dans le pernien et le trias des Alpes occiden(**) Termier, Bull. des services de la Carte géolog. el des topog, souterraines, n° 1, août 1889, p.14 et 15.