Annales des Mines (1890, série 8, volume 17)
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REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL
DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES.
on a installé des machines d'expériences, disposées pour marcher dans des conditions variées. Citons notamment celle qui existe à Londres à la Central Institution of the City and Guilds of London Technical Institute. Cette machine a deux cylindres de 222 et 400 millimètres de diamètre, avec course de 534, qui peuvent fonctionner séparément ou en compound ; elle est munie d'un condenseur à surface. La distribution à tiroirs superposés permet une variation des périodes d'admission. Enfin, on peut modifier le volume des espaces libres des cylindres et du réservoir intermédiaire de vapeur. Cette machine est décrite et figurée dans l'Engineering, 20 sem.1 888, p. 475.
grandes surfaces fortement chauffées, d'un entretien coûteux et gênant. On peut regretter de voir la question presque abandonnée par les praticiens.
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On sait que l'avantage de la surchauffe est surtout de réduire l'action des parois ; une partie de la chaleur reçue par les parois pendant l'admission provient de la chaleur de surchauffer cédée sans condensation ; la quantité d'eau à évaporer pendant la détente et l'échappement, et le refroidissement des parois qui en résulte, sont, par suite, moindres. On ne peut d'ailleurs évaluer le rendement théorique de la vapeur surchauffée d'après le théorème de Carnot appliqué entre les températures extrêmes, car il n'y a qu'une faible fraction de la quantité de chaleur reçue par la vapeur qui soit cédée à la température supérieure; la plus forte partie de cette chaleur est communiquée, en effet, à la température de saturation de la vapeur.
Emploi de la vapeur surchauffée.
Malgré les avantages théoriques de la surchauffe, confirmés par l'expérience, elle n'est que bien rarement employée, à cause des difficultés pratiques qu'on éprouve à surchauffer convenablement la vapeur. Je ne parle pas
ici de la surchauffe légère qui peut parfois se produire dans les appareils destinés surtout à sécher la vapeur. Mais, pour obtenir une surchauffe notable, il faut de
Machines à vapeur autres que celles de l'eau. Quelquefois on emploie dans les machines à vapeur d'autres
substances volatiles que l'eau. Rappelons d'abord les anciennes machines à vapeur combinées de du Tremblay,
si intéressantes pour le théoricien. Dans ces appareils, le cylindre à éther ou à chloroforme tient la place du cylindre à basse pression des machines à plusieurs expansions actuelles, mais avec l'avantage de dimensions bien moindres. Supposons , dans une machine à plusieurs expansions, un cylindre donnant de la vapeur à 60 degrés, ou à la tension de 0atni,2 ; nous voulons détendre tette vapeur dans un nouveau cylindre jusqu'à 30 degrés, température de la source froide; ce nouveau cylindre devrait avoir un volume supérieur à quatre fois celui du précédent. On arriverait ainsi à des cylindres si grands pour une vapeur à très faible tension, que l'action des parois et des frottements rendraient l'opération impraticable. Au contraire, la vapeur d'eau à 60 degrés renferme assez de chaleur pour vaporiser 5,5 fois son poids d'éther pris à 30 degrés ; cette quantité de vapeur d'éther, dé-
tendue de 60 à 30 degrés, occuperait 2,55 fois son volume primitif; son volume final ou volume du cylindre où elle travaillerait, ne serait que le tiers du volume du cylindre d'où s'échappe la vapeur d'eau à 60 degrés. En d'autres termes, la faible valeur de la tension de la vapeur d'eau au-dessous de 60 degrés ne permet pas de profiter convenablement d'une source froide à basse température ; nous examinerons ce point avec plus de détails en parlant de la condensation ; avec des liquides plus volatils, au contraire, on peut tirer parti de l'abaissement de température de la source froide.