Annales des Mines (1890, série 8, volume 17)
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REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL
bielle du tiroir est conduite par un point K invariablement relié à la coulisse. Après une rotation de 180°, OT, vient en 0 T et la coulisse en CQ'Pr ; son centre est en T' puisque C Tt, est égal à CT, et à T',E', rayon de la coulisse. OT, et 0T'1 étant les rayons de l'excentrique quand la manivelle est à ses points morts, on voit que le déplacement de E sur la coulisse n'amène alors aucun mouvement du tiroir : donc les avances linéaires restent constantes quelle que soit la course du tiroir. Il est facile de tracer les excentriques fictifs dans chaque position.
Comment comparer entre eux les systèmes si nombreux de distributions à changement de marche ? En premier lieu, si l'étude approchée ramène toujours le mouvement du tiroir à celui que donnerait un excentrique fictif, l'étude exacte de la loi de ce mouvement peut indiquer des avantages pour certains systèmes, tels qu'ouverture et fermeture plus rapide des lumières. Mais on. peut dire que ces avantages sont d'ordre secondaire et le plus souvent négligeables en pratique. En second lieu, il faut considérer la simplicité plus ou moins grande des mécanismes, et surtout les efforts qu'ils ont à supporter, des efforts trop grands entraînant une usure rapide et des risques d'accidents. Pour les loco-
motives il convient aussi que les oscillations verticales n'apportent pas une trop grande perturbation au mouvement du tiroir ; l'application de la distribution Joy n'est pas absolument satisfaisante à ce point de vue. Le plus souvent, ce sont les conditions générales d'établissement d'une machine et les commodités de construction plus ou moins grandes dans chaque cas que donne un système qui en déterminent le choix. C'est ainsi que les coulisses de Stephenson, de Gooch, d'Allan, conviennent surtout si les tiges des tiroirs sont placées dans le même
plan que les tiges des pistons, ou, plus généralement,
si leur direction rencontre l'arbre moteur. Quand les tiges
DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES.
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de tiroir sont au contraire dans un plan parallèle à celui des tiges de piston, ces coulisses conviennent moins pour leur commande directe ; on est conduit à des balanciers
de renvoi, ou même à un arbre auxiliaire portant les excentriques et monté dans le plan des tiges de tiroir, disposition qui a été adoptée pour plusieurs machines marines. Dans ce cas, les distributions Walschaert, Joy, Marshall, se prêtent à une commande directe des tiroirs; les dernières ont seulement l'inconvénient de soumettre leurs pièces à des efforts considérables. En somme, ce sont les conditions cinématiques de la construction plutôt que la considération de la distribution elle-même qui guident dans le choix du système. Nous devons encore citer un mode simple de distribution applicable aux machines à trois cylindres commandant trois manivelles calées à 1200, disposition fréquente
des appareils à triple expansion. Chaque manivelle a, sur celle qui la suit, une avance angulaire convenable pour conduire le tiroir du cylindre correspondant à cette seconde manivelle. Il suffit d'un simple renvoi par balancier réduisant convenablement la course, pour commander chaque tige de tiroir par une tige de piston. Cette distribution a été appliquée par Shand. Mason et C° et par Wilson. (Engineering, 1°' sem. 1890, p. 99 et 206.)
Distribution elliptique. Nous ne pouvons passer sous silence l'ingénieuse distribution elliptique, sur laquelle M. H. de la Goupillière a donné des détails étendus (Annales, 7° s., t. XVI, p. 140), construite par M. M. Deprez et par M. Lissignol (voir Pichault, ouvr. cité, p. 137). Dans ce système, la rapidité plus grande du tiroir, au
moment de l'ouverture et de la fermeture des lumières d'admission, donne un effet analogue à celui du tiroir à orifices multiples. Malgré l'élégance de la solution, elle ne paraît pas s'être répandue dans la pratique.