Annales des Mines (1890, série 8, volume 17)
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REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL
Distributions par excentrique à calage et rayon variaNous savons que, dans tous les systèmes de cou-
DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES.
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étant en 0M,. La poulie est en outre sollicitée par deux P, provenant d'une masse métallique reliée au plateau et que la force centrifuge éloigne
bles.
forces opposées :
lisses, le mouvement du tiroir, à chaque cran de marche, est à peu près celui qu'il recevrait d'un excentrique fictif, dont le centre se déplace sur une ligne droite ou
du centre 0 quand la vitesse augmente, et l'autre, R,
voisine d'une droite. Si l'on réalise cet excentrique fictif, à calage et rayon variables, on obtiendra les variations
cherchées de la distribution, en supprimant tout l'attirail intermédiaire de coulisse et annexes. Tel est le principe de l'excentrique sphérique Tripier, employé par la compagnie d'Anzin pour des machines d'extraction : la poulie présente une surface sphérique extérieure sur laquelle porte le collier, le centre de la sphère étant le centre de l'excentrique qui conduit le ti-
roir. Ce centre peut se déplacer entre les positions extrêmes AI et JR (fig. 14, Pl. XIII), dans un plan paral-
lèle à l'axe de l'arbre, la poulie étant articulée autour d'un axe K sur l'arbre, et l'un de ses points, D, pouvant recevoir un déplacement D D' quand on fait glisser sur l'arbre un manchon N relié à D par la bielle ND. On conçoit que ce glissement soit facile à produire, même pendant la marche de la machine. Les excentriques à calage variable par l'action du ré-
gulateur sont souvent employés dans les machines à grande vitesse pour faire varier le degré d'admission. Cette disposition est assez ancienne ; déjà, à l'exposition de Vienne, en 1873, M. Dw.-Déry signalait les régu-
lateurs Friedrich, Hartnell et Guthrie, agissant de la sorte. (Revue univ. des mines, etc., 1873, p. 166 et 169.) L'une des dispositions les plus simples consiste à articuler la poulie d'excentrique autour d'un centre K (fig. 15, Pl. XIII), sur un plateau calé sur l'arbre de la machine, de manière que le centre de l'excentrique, dans la rotation autour de K, se déplace de To à T,; le rayon d'excen-
tricité varie ainsi de 0 To à 0 T la manivelle motrice
produite par un ressort antagoniste. Pour chaque vitesse comprise entre un maximum et un minimum, qui peu-
vent être fort rapprochés d'ailleurs, le système prend une position d'équilibre et le centre d'excentricité s'arrête en un point donné sur To T,. Pour que l'appareil fonctionne bien, la troisième force appliquée à la poulie et provenant de la résistance du tiroir, ne doit pas dépasser une certaine valeur ; aussi fait-on usage de tiroirs équilibrés, le plus souvent cylindriques. La variation du rayon d'excentricité est aussi obtenue
en composant la poulie d'excentrique de deux poulies superposées E et E' (fig. 16, Pl. XIII); deux masses, P et P', articulées en C et G' sur un plateau tournant avec la machine, s'écartent par l'action de la force centrifuge (elles sont représentées dans la position de plus grand écart) et sont sollicitées en sens contraire par des ressorts suivant R et R' ; ces masses sont reliées par les bielles IJ, I'J', à la poulie intérieure E, qu'elles font
tourner dans un sens en s'éloignant du centre, quand la vitesse s'accélère ; la bielle KL fait tourner en sens contraire la poulie extérieure E', qui commande le collier ; il en résulte un déplacement du centre de E' de T, à T0, c'est-à-dire une variation du rayon d'excentricité de 0T1 àOTlo , quand la vitesse passe d'un minimum à un maxi-
La plupart des machines à grande vitesse sont aujourd'hui munies de ces régulateurs agissant sur le ca-
lage de l'excentrique ; plus la vitesse de rotation est grande, plus il est facile de donner au régulateur une Puissance suffisante pour que la distribution ne soit pas troublée par la résistance du tiroir.