Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1890, série 8, volume 17)

494

REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL

calées à angle droit, et la distribution doit être disposée pour donner une longue période d'admission. Une construction simple permet de déterminer, pour les diverses positions de la machine, l'effort moteur sur l'arbre au moment de l'ouverture de la valve de mise en marche ; les minima de cet effort ont lieu quand un des

pistons est arrêté juste au point où cesse l'admission, parce qu'alors l'autre piston seul est moteur dans la position la plus voisine de son point mort. La considération du démarrage conduit parfois à donner aux cylindres un volume plus grand qu'il ne serait autrement nécessaire, notamment dans les machines d'extraction. Une puissance en apparence excessive de ces machines est d'ailleurs utile pour communiquer rapi-

dement à la charge une vitesse suffisante. De même, pour le service de ces trains légers, à fréquents arrêts, dits trains tramways, qui se sont multipliés depuis peu

en France, on est obligé d'employer les mêmes locomotives que pour les trains ordinaires, parce que, si le poids remorqué est faible, il est nécessaire de lui imprimer une accélération rapide. Les longues périodes d'admission nécessaires pour assurer le démarrage excluent en outre presque complètement l'usage de la détente, à moins qu'elle ne soit obtenue par la manuvre d'un appareil à la disposition du conducteur de la machine, tel que la coulisse des locomotives. Mais si l'on désire une manoeuvre entièrement automatique, il faut des dispositions spéciales modifiant la distribution une fois que 'la machine est en marche :

tel est le cas des moteurs des pompes refoulant l'eau

sous un accumulateur; ils doivent s'arrêter, par la fer-

meture de la prise de vapeur, dès que l'accumulateur atteint le haut de sa course, pour se remettre en marche, quand il redescend, par la réouverture de la prise de vapeur. Voici comme on a résolu le problème dans les

DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES.

495

machines du port de Calais, construites par la compagnie de Fives-Lille : les deux cylindres, attaquant deux ma-

nivelles à angle droit , sont munis d'une distribution Meyer réglée pour le degré convenable de détente ; dans chaque cylindre, un troisième tiroir, de petites dimen-

reçoit le mouvement du tiroir de distribution principal et se meut sur une table spéciale ; ce tiroir auxiliaire donne les longues admissions permettant le démarrage dans toutes les positions, et une fois la ma- . chine en marche, elle ferme un papillon qui supprime sions ,

l'arrivée de vapeur sur ce petit tiroir.

Démarrage des machines compound.

Si les deux cylindres qui attaquent les manivelles calées à angle droit sont ceux d'une machine compound, les conditions de démarrage se modifient profondément. Il faut d'abord pouvoir admettre directement la vapeur de la chaudière, en réduisant au besoin sa pression, dans le réservoir intermédiaire ou receiver,, si la distribution du cylindre à haute pression n'est pas placée de manière à y admettre la vapeur; mais la vapeur du receiver reflue alors dans le petit cylindre par ses conduits d'échappement et y exerce une contre-pression considérable sur son piston il en résulte un abaissement important du minimum de l'effort moteur total, sensible surtout dans les machines

qui doivent vaincre une grande résistance dès la mise en marche. Ce fait explique la difficulté de l'emploi du système compound, avec deux cylindres seulement, dans les locomotives, les machines d'extraction et autres appareils à démarrage en pleine charge. Cette difficulté a été résolue, surtout pour les locomotives, grâce à quelques dispositions en somme assez simples. On peut, par exemple, isoler complètement les deux cylindres en donnant un échappement indépendant au cylindre à haute Pression (dispositif de M. Mallet). On a un tiroir spécial,