Annales des Mines (1890, série 8, volume 17)
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REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL
DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES.
gories le travail demandé est toujours à peu près cons. tant. Une troisième classe est celle des machines des marines militaires, pour laquelle on demande tantôt une allure à outrance, tantôt une marche à puissance réduite; en outre, la nécessité de protéger les machines contre l'artillerie leur impose souvent des sujétions spéciales, telles que d'être entièrement au-dessous de la ligne de flottaison. Enfin, la marine militaire comprend des ha. teaux légers et rapides, dont les torpilleurs sont le type, pour lesquels la machine doit avoir une puissance cou. sidérable avec des dimensions et des poids extrêmement
réduits.
A l'exception de quelques paquebots à roues, c'est l'hélice qui est universellement employée, sur mer, à la propulsion des navires ; et, sauf les sujétions militaires mentionnées plus haut, la machine qui commande l'hélice est toujours du système pilon. La plupart des constructions récentes de quelque importance sont caractérisées par l'emploi des pressions élevées, 8 à 12 kilogrammes aux chaudières, et de la triple expansion, tandis qu'en 1878 on faisait généralement usage de machines compound avec des pressions de 4 à 5 kilogrammes. 'Dans les années qui ont suivi 1878, on a continué à construire beaucoup de compound, avec des pressions de 5 à 7 kilogrammes, tandis que la triple expansion, aujourd'hui
généralement adoptée, se répandait de plus
en plus.
Comme on le voit par ces chiffres, l'étude des machines
se lie à celle des chaudières, dont nous parlerons au chapitre VIII. Enfin, la quadruple expansion est appliquée
dans un certain nombre de machines. On en trouvera quelques exemples dans la Zeitschrift des V. D. I., 1888, Pl. 19. Il semble que, pour que son emploi devint géné-
ral, il faudrait que les chaudières donnassent de la va. peur à la pression de 15 kilogrammes environ, ce qui n'est pas impossible.
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Grâce à l'emploi des pressions élevées et de la triple détente, les consommations des bons appareils sont descendues à environ 0kg,750 de houille par cheval-heure in-
diqué, tandis que les compound de 1878 dépensaient 1 kilogramme. Ce chiffre était déjà faible comparé aux consommations des appareils à faible pression et avec extractions périodiques de l'eau des chaudières, avant l'emploi de la condensation par surface, qui permet le retour aux générateurs de l'eau distillée. Nous donnerons quelques indications sur les principaux types d'appareils appartenant aux quatre catégories que nous avons citées. Bcîtiments de commerce. Le type de la machine
simple à triple expansion pour les bâtiments de commerce est à trois cylindres agissant sur trois manivelles à 120 degrés. Les tiroirs plans ou cylindriques sont souvent placés avec avantage sur le côté des cylindres et non dans l'axe longitudinal de la machine, afin d'en réduire la longueur. Les mécanismes tels que ceux de Joy, de Marshall, conviennent bien alors pour les conduire. La pompe à air et la pompe de circulation du condenseur peuvent être commandées par la machine principale ellemême, dont la vitesse n'est pas très grande. La triple expansion n'est cependant pas adoptée absolument sans conteste pour la classe de navires qui nous occupe (cargo-boats ou bateaux de charge). Je résume dans les lignes qui suivent entre guillemets, des obser-
vations à ce sujet empruntées à des journaux techniques
« Un mouvement de réaction se produit en ce moment en Écosse parmi quelques armateurs. L'emploi de la triple expansion nécessite celui des chaudières timbrées à 9 kilogrammes au moins, et aujourd'hui à 10, 11 et 12 kilogrammes, et, dans la chaudière, celui de l'eau douce. L'appareil moteur a trois équipages ; le personnel de