Annales des Mines (1890, série 8, volume 17)
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REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL
La machine rotative n'a d'ailleurs aucun avantage spécial sur la machine à piston ; elle ne serait préférable que si elle était plus simple que cette dernière : or elle présente
en général des pièces frottantes difficiles à ajuster et à maintenir en bon état. Certaines machines à pistons, telles que la machine Brotherhood, par exemple, qu'on pourrait
appeler pseudo-rotatives, en tiennent facilement lieu et se prêtent à une commande facile des axes à rotation rapide. La machine à réaction avait Machines à réaction. été autrefois essayée sans succès, les dispositions adoptées laissant beaucoup à désirer. Aujourd'hui, bien mieux étudiée, elle a reçu quelques applications. La turbine à vapeur de Parsons se compose d'une série ii
de couronnes mobiles montées sur un même axe, séparées par des distributeurs fixes. Un distributeur et la couronne mobile qui le suit forment une turbine parallèle, actionnée par le courant de vapeur. Considérons deux distributeurs consécutifs : la vapeur passe de l'un à l'autre avec une certaine vitesse en relation avec la pression dans chacun des distributeurs ; la variation de la pression d'un distributeur au suivant est assez faible, vu leur grand nombre,
pour que la vitesse puisse être utilisée dans la turbine. L'ensemble est comparable à un système de turbines hydrauliques installées les unes au-dessous des autres sur une chute élevée, et employant chacune une fraction de la chute totale. Mais à mesure que la pression de la vapeur diminue, par suite de son passage à travers les turbines, son volume augmente ; et si toutes les turbines ont les mêmes dimensions, la vitesse doit aussi augmenter d'une turbine à la suivante ; et si la vitesse de rotation est celle qui convient le mieux pour l'une des couronnes de la série, comme elles tournent toutes ensemble, cette
vitesse sera trop grande pour les couronnes placées en en amont, trop faible pour celles d'aval. Ce défaut est en
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DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES.
partie corrigé, dans les grands appareils, par la variation
de diamètre des turbines, qui sont partagées en deux ou trois séries de diamètres croissants. Il semblerait plus logique de faire varier d'une manière continue ces diamètres, l'ensemble des turbines formant un cône. Pour éviter les poussées longitudinales sur l'arbre, il y a toujours deux parties symétriques par rapport à un plan perpen-
diculaire à cet arbre, la vapeur arrivant dans ce plan et s'écoulant des deux côtés. Les aubes des distributeurs et des couronnes sont de très petite dimension. Malgré la division du courant par un grand nombre de distributeurs, la vitesse d'écoulement d'un distributeur à l'autre est considérable, et, par suite, la vitesse de rotation
de l'appareil est très grande. On a dépassé le nombre de 10.000 tours par minute et même atteint celui de 18.000. On mesure cette vitesse d'après la note produite par une plaque vibrante frappée à chaque tour par une saillie de l'arbre. Ajoutons que le compteur Deschiens permet de
mesurer des vitesses de 10.000 tours. Ce nombre de tours serait d'ailleurs réduit si l'on construisait des appareils puissants de grand débit, avec même tracé des aubes et même vitesse linéaire des couronnes mobiles. Pour tourner à ces vitesses vertigineuses, les appareils doivent être parfaitement équilibrés autour de leur axe ;
le graissage est assuré par une circulation abondante d'huile produite par la machine elle-même. Ces appareils sont exclusivement employés à produire l'électricité à l'aide d'une dynamo montée sur le même arbre, et formant un ensemble unique avec le motem'. La construction de la dynamo est encore plus délicate que
celle du moteur, car elle comprend une série de fils enroulés qui doivent rester en place. La régulation se fait d'une manière ingénieuse, à l'aide d'un système magnétique composé d'une aiguille en fer déviée plus ou Tome XVII, 1890.
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