Annales des Mines (1890, série 8, volume 17)
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CONDITIONS DU TRAVAIL ET GRÈVE DE 1889
Au commencement de 1889, les circonstances étaient favorables à l'expansion de la grève et aux revendications ouvrières, en Prusse. Jamais les houillères n'avaient été aussi actives, les commandes affluaient et les prix du charbon se maintenaient à un niveau relativement élevé. La production annuelle était, en effet, la suivante : En 1885
65.266.000 tonnes.
1886 1887 1888
65.018.000 67.215.000 72.683.000
559 Dès le 22 avril, dans une réunion pacifique, les mineurs
de Gelsenkirchen s'étaient entendus pour réclamer 1° Une augmentation de salaire de 15 p. 100 pour tous les mineurs
2° La suppression de la surproduction, grâce à la journée limitée à huit heures, savoir Par la suppression des heures de travail supplémentaires (Ueberschicht) et par l'établissement du poste de huit heures, y compris le temps nécessaire pour l'entrée et la sortie;
L'accroissement était continu et avait atteint le chiffre inouï de 5.438.000 tonnes dans le cours de 1888. En même temps, d'après les statistiques officielles, le prix moyen de la tonne sur le carreau des mines (houille et lignite réunis), était de 5,65 en 1885, 5',57 en 1886, 5f,49 en 1887, et remontait à 5',57 en 1888. Pendant le premier trimestre de 1889 l'activité des exploitations augmentait encore et nécessitait le recrutement de nouveaux mineurs, comme on peut en juger par les chiffres ci-dessous, qui permettent de comparer la situation des houillères prussiennes pendant le premier trimestre de 1889 et le trimestre correspondant de 1888:
3° Les mesures de détail suivantes L'emploi de wagon jaugés avec une mesure exacte de leur contenu ;
de Borbeck, et le lendemain s'est étendue dans celui de Gelsenkirchen tout entier, pour gagner en quelques
Une ventillation bonne et salubre ; Un passage couvert du vestiaire au puits ; La livraison des bois dans la mine. On décida aussi, dans cette réunion et dans une autre qui eût lieu à Wattenscheid, qu'un congrès général des mineurs appartenant à toutes les houillères de l'arrondissement minier (Oberbergamtsbezirk) de Dortmund se réunirait pour appuyer les résolutions précédentes. La grève surprit les exploitants, d'autant plus qu'elle ne fût précédée d'aucune négociation préalable et qu'il ne s'en était plus produit en Westphalie depuis 1872. Un mot d'ordre était évidemment donné par des agitateurs. Car les mêmes revendications ne tardèrent pas à être formulées de tous côtés, dans le bassin de la Sarre, dans la Haute et dans la Basse-Silésie, et même en Saxe. La grève était générale en Westphalie les 14 et 15 mai, et plus de 100.000 mineurs chômaient. Elle se répercutait et atteignait son maximum à Aix-la-Chapelle le 17 mai et en Silésie le 21. Toutefois le nombre des grévistes n'atteignit nulle part plus de 39p. 100 du personnel, dans les houillères de la Basse-Silésie, et seulement 15 à 16 p. 100
jours celui de Dortmund.
dans la Haute-Silésie.
PRODUCTION
NOMBRE DES MINEURS
SUBSTANCES EXTRAITES
1" trimestre 1.' trimestre 1." trimestre 1°' trimestre de 1888
1
DANS LES HOUILLÈRES PRUSSIENNES.
Iloui lie Lignite
Ensemble
de 1889
de 1888
de 1889
11.727.000 t. 15.757.0001. 3 136.000 3 389.000
195 636 22.988
210.193
17 863.000 t. 19.116.000 t.
'218.621
23.1 910
21.715
La grève a éclaté en Westphalie le 3 mai, à l'un des puits de la compagnie « Koenig Wilhelm », dans le district