Annales des Mines (1890, série 8, volume 17)
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CONDITIONS DU TRAVAIL ET GRÈVE DE 1889
DANS LES HOUILLÈRES PRUSSIENNES.
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où la grève a pris naissance. Une ancienne ordonnance minière du 29 avril 1766 avait fixé la durée du travail des mineurs à huit heures, et était restée strictement en vigueur jusqu'au milieu de ce siècle. Plus tard le
« Le nombre des surpostes qui ont été faits dans les houillères de l'arrondissement minier de Dortmund, du 1" octobre 1888 au ler avril 1889, n'a pas dépassé 2 à 4
poste s'était allongé, mais dans quelques houillères
en est monté à 6. La durée des surpostes a été le plus souvent de 2 ou 4 heures, et s'est même élevé, de temps à autre, à 6 et 8 heures. » C'est dans ces termes que s'exprime le rapport officiel
seulement, jusqu'à huit heures et demie, neuf heures et
même neuf heures et demie. En général, il était demeuré de huit heures. Mais l'enquête a constaté que fréquemment, il fallait consacrer à l'entrée ou à la sortie plus d'une demi - heure. On peut admettre que les pertes de temps pour attendre son tour de se placer dans les cages, lors de la descente dans les puits
et de la montée au jour, devenaient de plus en plus grandes et fastidieuses pour les mineurs, à mesure que le personnel augmentait en nombre. Dans les périodes de grande activité, il y avait encombrement, et les mineurs voyaient leur temps de repos se raccourcir, sans aucune compensation pécuniaire. C'est pour cela que le débat a été si âpre en -Westphalie, sur la question des huit heures, devant comprendre l'entrée et la sortie.
Les heures supplémentaires venaient d'ailleurs, très fréquemment, allonger la journée normale des mineurs, dans une large mesure, comme on peut en juger d'après les renseignements suivants Par poste supplémentaire, littéralement swposte ((leberschicht) on désigne, dans le langage des mineurs, l'excédent de la durée normale de la journée de travail, causé par des circonstances plus ou moins exceptionnelles. Cet excédent comprend au moins deux heures et se compte par quarts, moitiés ou trois quarts de poste. Presque partout, en Westphalie, les mineurs faisaient des heures supplémentaires plusieurs fois par semaine. Dans la plupart des houillères la journée de travail s'allongeait pendant les mois d'hiver où les commandes abondent.
par semaine, dans la plupart des mines. Parfois le nombre
prussien au sujet des heures supplémentaires de travail ; et l'on voit par là que les mineurs faisaient fréquemment des journées, non pas de 9 ou 10 heures, mais bien de 12 à 14 heures, parfois même de 16 heures.
Au reste, on trouve la preuve que les mineurs de la Westphalie se livraient à un travail très prolongé, et avaient été particulièrement surmenés dans les deux deret cette circonstance contriniers trimestres de 1888 si l'on prend la peine bue à l'explication de la grève
de comparer le nombre des ouvriers et la production correspondante du charbon, données que les statistiques
officielles prussiennes fournissent par trimestre. Une simple division permet d'obtenir le montant de la production, par ouvrier, dans l'arrondissement minier de Dortmund, pendant chacun des trimestres de 1888 et de 1889. NOMBRE DÉSIGNATION DES TRIMESTRES
1888 2°
trimestre
--
Année entière
PRODUCTION
des
ouvriers
PRODUCTION
ouvrier tonnes
tonnes
8.085.300 7.737.300 8.443.600 8.935.000
102.798 102.781 104.432 111.198
78,6 75,3 80,9 80,4
33.'201.200
105.303
315,2
8.756.200 6.762.100 8.997.100 9.335.800
111.114 111.967 114.148 121.200
76,7 60,4 78,8 77,0
33.851.200
115.357
292,9
1889
ler rimestre (grève). I°
Année entière