Annales des Mines (1890, série 8, volume 18)
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REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL
DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES.
doubler ; il semble en outre que la qualité des produits, livrés autrefois par quelques usines renommées, ait baissé
depuis l'extension de la fabrication de l'acier. L'emploi de l'acier n'est cependant pas accepté partout sans conteste ; on lui reproche d'être exposé aux cassures, à des ruptures qui peuvent être fort dangereuses d'exiger, lors du travail, des précautions minutieuses, et en service, plus de soins que le fer. C'est l'une des questions pratiques qui a soulevé le plus de discussions
nous voyons en effet certains constructeurs employer couramment l'acier, d'autres le repousser pour les mêmes
usages. Pour être employé avec sécurité, il faut que la tôle d'acier soit douce ; comme nous l'avons dit, elle doit être travaillée avec quelques soins, assez faciles à prendre en somme. Les trous ne doivent pas être poinçonnés ou bien il faut qu'ils soient alésés après poinçonnage (opé«
ration nécessaire dans tout travail soigné de chaudronnerie de chaudière) ; les tôles ne doivent pas être martelées
au rouge sombre, pour l'étirage des pinces notamment; enfin après les opérations de cisaillage, envirolage et for-
geage, de nature à aigrir le métal, le recuit est nécessaire; les détails de l'opération de recuit varient un peu suivant les ateliers. Citons les principales applications de l'acier. Pour les grandes chaudières marines, y compris leurs foyers (no-
tamment du système Fox), on s'en sert couramment aujourd'hui. On l'emploie souvent pour des générateurs fixes ; pour les locomotives, l'acier est d'un usage constant aux États-Unis, tandis qu'en Europe on préfère encore généralement le fer. Le foyer des locomotives est aussi en acier aux États-Unis, tandis qu'il est le plus souvent de cuivre en Europe. Il faudrait des expériences sur une large échelle pour comparer avec certitude les deux genres de chaudières de locomotives.
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Pour les chaudières de torpilleurs, dont le service est si pénible, l'emploi de l'acier a aussi été sérieusement discuté ; les foyers en cuivre ne paraissent pas d'ailleurs y avoir fait un meilleur service. Pour résumer la question, on peut dire qu'il est probable quo les tôles d'acier continueront de plus en plus à se substituer, pour les chaudières, aux tôles de fer ; la difficulté croissante d'obtenir celles-ci avec une qualité
uniforme sera l'un des motifs d'adoption générale de l'acier.
Parmi les nombreux mémoires sur cette question, je citerai une note résumée dans les Annales industrielles, 17 février 1889, p. 202, et le travail de M. Considère, dans les Annales des ponts et chausse'es (1886).. Enfin
consultera avec intérêt, à titre de document historique, un très bon rapport de Couche, dans les Annales (5° sér.,
t. XIX, p. 311), sur les tôles d'acier d'une chaudière exposée en 1855. La résistance de ces tôles était bien supérieure à ce qu'elle est aujourd'hui; néanmoins le service de la chaudière avait été très bon. Mais le l'apport
insiste sur la nécessité d'employer pour cet usage des aciers très ductiles : c'est en somme ce qu'on a fait depuis et c'est ce qui a permis d'éviter les mécomptes causés à une certaine époque par des aciers trop durs.
L'épreuve à la presse Épreuves des chaudières. hydraulique des chaudières, neuves et après un certain temps de service ou après les réparations, est obligatoire dans bien des pays, comme en France. La Revue technique
de l'Exposition de 1889 (6e partie, t. I, p. 511), contient une notice historique sur ce sujet. On a quelquefois critiqué l'épreuve comme soumetttant l'appareil à une fatigue excessive. Avec les surcharges modérées aujourd'hui prescrites en France, cette critique n'est plus guère fondée ; il
est au contraire inadmissible qu'un générateur puisse