Annales des Mines (1890, série 8, volume 18)
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DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES.
REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL
toisant entre elles les boîtes à feu, et l'on obtient une chaudière double, plus légère. On peut même suppri. mer encore les fonds entretoisés des boîtes à feu des deux groupes de foyers, qui débouchent alors en regard l'un de l'autre dans des boîtes communes, d'où partent, de chaque côté, les deux faisceaux de tubes. Telle
est la
chaudière du Cecille, représentée fig. 6, Pl. X,
chau-
dière munie de six foyers Fox.
Ces types de chaudières ont la sanction d'une longue expérience. Mais, avec les hautes pressions aujourd'hui admises, ils conduisent à des épaisseurs de tôle considéra-
bles. Ainsi les chaudières de la Champagne,
timbrées II
8 kilogrammes, ont un diamètre de 4'11,650 ; l'épaisseur des tôles est de 30 millimètres, et encore travaillent-elles en dehors des rivures à 11 kilogrammes par millimètre carré
lors de l'épreuve à 14 kilogrammes. Quelques
types,
parfois employés, conduisent à-des diamètres moindres: on peut placer les tubes dans le prolongement des foyers,
dont ils sont séparés par une grande chambre de
com-
bustion (Bienaymé, Machines marines, p. 436) ; aux ÉtatsUnis, on a appliqué à la Louisiana, au croiseur Chicago,
des chaudières tubulaires cylindriques, chauffées
exté-
rieurement par un fourneau en briques (voir Engineering,
t. XXXIX, p. 239, v. L, p. 214). Une solution plus radicale consiste dans l'emploi des types tubulés dont nous parlons plus loin. Un genre spécial de chaudières marines, dont on s'est beaucoup occupé depuis quelques années, est celui des chaudières de torpilleurs, où l'on cherche à obtenir une combustion extrêmement active, grâce à un tirage forcé énergique. Ce sont des chaudières dérivées du type loco-
motive, avec des tubes courts, qui n'ont que 2 à 3 mètres de longueur; en outre, faute de hauteur disponible, la boîte à feu et le foyer ne descendent que fort peu au-dessous du bas du corps cylindrique, de sorte que
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la grille n'est presque pas en contre-bas des tubes infé-
rieurs (voir, fig. 7, Pl. X). Le service des chaudières de torpilleurs a souvent laissé à désirer, et les fuites aux tubes ont été fréquentes. Ces mécomptes tiennent surtout à la combustion très active qu'on veut obtenir (500 kilogrammes de houille par mètre carré de grille et par heure), au voisinage de la grille et des tubes, à l'emploi d'eau de condensation contenant des matières grasses. On trouve une étude complète des accidents à la tubulure des torpilleurs, leurs causes et les moyens d'y remédier, dans le mémoire de M. de Maupeou cité plus haut (Me'morial du génie maritime, 1889, p. 221).
Pour les torpilleurs Audacieux et Agile, les forges et chantiers de la Méditerranée ont adopté des chaudières qui se rapprochent beaucoup plus du type locomotive proprement dit (fig. 8, Pl. X) , avec voûte en briques protégeant la plaque tubulaire ; le montage des tubes dans des plaques très minces, d'après un système adopté aux États-Unis (voir plus loin), y paraît satisfaisant. Toutefois, si l'on est parvenu à surmonter à peu près les difficultés d'emploi des chaudières tubulaires pour les torpilleurs, on cherche plutôt aujourd'hui à résoudre le problème par l'emploi des types tubulés. Conditions d'établissement des générateurs tubulaires. Les tubes permettent d'accroître beaucoup la surface de chauffe sous un volume donné ; mais il ne convient
pas d'aller trop loin dans cette voie et de faire usage de tubes de trop petit diamètre et trop rapprochés. Dans les locomotives, le diamètre extérieur des tubes varie en général de 45 à 50 millimètres ; il est quelquefois plus grand, exceptionnellement plus petit. Mais, dans la plu-
part des autres cas, les diamètres sont plus grands et atteignent 70 à 80 millimètres.
L'espacement des tubes croît en général avec leur diamètre; si on les rapproche trop, on s'expose à ce que