Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1890, série 8, volume 18)

640 L'INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE DANS SES RAPPORTS

de toute sorte, en un mot de tous les engins qui assurent la circulation et la mise à quai des navires ainsi que l'embarquement et le débarquement rapide des hommes et des marchandises qu'ils doivent renfermer. Il y aurait là une étude intéressante mais que nous laisserons de côté, eu égard au faible tonnage métallique que représentent ces auxiliaires, par rapport à celui qu'absorbe la navigation proprement dite. Le principe de leur cons-. truction est d'ailleurs sensiblement le même que pour les appareils de même genre destinés à d'autres emplois. Ce n'est pas à eux que l'industrie du fer et de l'acier est redevable des progrès si marqués que lui a fait faire la construction du navire. L'étude du navire se décompose forcément à son tour en trois chapitres naturellement indiqués, quel que soit le but que cette étude poursuit. On y distingue la coque, l'appareil moteur, enfin l'armement, en entendant par ce mot, non seulement les engins destinés à la guerre, mais tous ceux qui lui permettent de répondre au service auquel on le destine. Il est difficile d'établir au point de vue métallurgique une différence essentielle entre ces trois divisions. On peut dire que dans la coque, les produits laminés (tôles et profilés) entrent pour une part absolument prépondérante; mais cependant les pièces forgées, et aujourd'hui plutôt les pièces moulées, interviennent le plus souvent dans sa construction. Si on envisage l'appareil moteur, la moulerie soit de fonte, soit d'acier, fournit les plaques de fondation, les bâtis, les cylindres avec leurs pistons et leur couvercle ; les arbres, les bielles, les manivelles sont faits au marteau, mais les tôles des chaudières, qui

représentent un poids fort appréciable par rapport it celui de la machine elle-même, sont demandées au laminoir. Les divers procédés de fabrication dont dispose le maître de forge interviennent également pour l'armement

AVEC LES CONSTRUCTIONS NAVALES.

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dans une proportion qu'il est difficile d'établir à priori,

mais qui sera, autant que possible, déterminé dans le cours de ce travail.

Un mot encore pour en finir avec ces généralités. La fonte, le fer et l'acier sont, chacun le sait d'avance, l'élément essentiel de la construction des navires, comme du reste de toutes les constructions métalliques ; nous aurons cependant à dire quelques mots d'autres métaux qu'on n'est pas arrivé à remplacer pour certains emplois. C'est ainsi que les essais faits en vue de substituer l'acier moulé au bronze pour les hélices de grand diamètre n'ont pas donné jusqu'à présent de résultats satisfaisants. Lorsqu'on voit en montage une grande machine marine, on est frappé du rôle que le cuivre et ses divers alliages y jouent sous forme de tuyaux et d'autres appareils accessoires. L'acier saura-t-il se substituer à ces métaux plus coûteux que lui; sera-t-il, au contraire, en partie écarté par des métaux nouveaux qui, tout en jouissant des propriétés mécaniques comparables , auront sur lui l'avanitaege?, si précieux pour la marine, d'une plus grande légè-

Qu'arriverait-il, par exemple, si on arrivait à obtenir, sans trop d'efforts, des tôles d'aluminium de dimensions analogues aux tôles d'acier qui entrent aujourd'hui d'une manière courante dans les coques des navires de guerre. Un des ingénieurs de la Marine les plus compétents nous disait récemment que l'emploi de ce métal à faible den-

sité présenterait de tels avantages qu'on trouverait encore son compte à le payer à raison de 5 francs le kilogrammes, c'est-à-dire à un prix unitaire 20 fois supérieur à celui qu'obtiennent aujourd'hui les tôles d'acier Pour les mêmes emplois. Ce sont là des questions que l'avenir élucidera ; mais, si cette prévision venait à se réaliser, les sidérurgistes seraient mal récompensés des efforts qu'ils ont faits depuis vingt ans pour livrer aux