Annales des Mines (1890, série 8, volume 18)
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664 L'INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE DANS SES RAPPORTS
Introduction des pièces en acier 2noulé dans la construction des coques. Comme on vient de le voir, les pièces
forgées entrant dans les coques sont en général massives et de formes compliquées. L'idée devait donc naturellement se présenter de les obtenir en acier moulé.
Ce n'est pas ici le lieu de faire l'historique du développement des moulages en acier. La France, l'Angleterre et l'Allemagne se disputent l'honneur de leurs premiers emplois. En ce qui concerne les chemins de fer, les premiers pas nous paraissent avoir été faits par le dernier de ces pays ; l'Exposition de 1867 montrait de nombreux spécimens de roues, de croisements et d'autres pièces analogues produites d'une manière courante par les grandes fonderies de la Westphalie. Il était réservé à l'Exposition de 1889 de faire connaitre les nombreuses applications faites chez nous de l'acier moulé par les constructions navales. C'est là une des révélations intéressantes de cette dernière exposition; aussi croyons-nous devoir y insister. Un premier fait qu'il importe de bien mettre en lumière,
c'est qu'au point de vue des moulages de la marine, on ne fait, chez nous au moins, aucune différence entre le four Martin et le creuset. Lorsque les pièces sont de
petites dimensions, inférieures par exemple à 100 kilogrammes, on emploie de préférence le creuset par suite de la difficulté de fractionner dans de petits moules, la charge du four Martin, qui, comme on sait, dépasse toujours plusieurs tonnes, mais le métal coulé de la sole régrosses pièces. Cet outil s'est beaucoup répandu en Angleterre; les usines du Creusot, de Saint-Jacques et d'Unieux en installent en ce moment. Le travail comparé du mateau-pilon et de la presse a été l'objet d'un rapport au Congrès international des mines et de la métallurgie. Les résultats obtenus avec les presses à forger établies en France seront sans doute bientôt l'objet d'intéressantes communications, et nous nous bornons à signaler ici leur prochaine mise en marche.
AVEC LES CONSTRUCTIONS NAVALES.
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pond entièrement aux conditions d'épreuve stipulées par
la marine, à savoir 50 à 60 kilogrammes de résistance avec 10 à 15 p. 100 d'allongement. Nous dirons même que ces conditions sont moins facilement satisfaites par le creuset que par le four à sole, qui reste toujours le producteur par excellence des aciers doux.
Il y aurait beaucoup à dire sur les procédés de fabrication des moulages en acier. C'est sur ce terrain que ce sont livrées les dernières batailles de la métallurgie du fer, et la victoire, 'c'est-à-dire la substitution complète du moulage à la pièce forgée n'est pas encore certaine. C'est que les difficultés sont grandes ; les additions de
ferro-manganèse, de ferro-silicium et, en dernier lieu, d'aluminium ont permis de triompher à peu près complé-
ment des souillures, ou plutôt de les réduire dans de telles proportions qu'on les a reconnues inoffensives mais aujourd'hui qu'on demande aux moulages d'acier des dimensions en longueur qui atteignent souvent plusieurs mètres, le retrait des pièces devient une cause de sérieuses difficultés. Il varie nécessairement suivant la température à laquelle se fait la coulée, et les écarts de ses variations sont bien plus considérables que pour les
pièces en fonte ordinaire. Lors donc qu'il existe dans les pièces des portées de calage, ou d'autres points dont les cotes exigent une invariabilité à peu près complète, on peut craindre de voir ces pièces rebutées faute d'avoir. atteint l'exactitude demandée.
Le retrait produit aussi de fâcheux effets lorsque le moulage présente, par suite de sa construction même, le passage brusque d'une forte section à une section plus mince ; on comprend que le retrait inégal de ces parties puisse déterminer des ruptures, des tapures, pour nous
servir du terme d'atelier, qui ont pour conséquence le rebut de la pièce entière. On cherche à remédier à cet inconvénient par l'emploi de nervures supplémentaires, qui