Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1890, série 8, volume 18)

668 L'INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE DANS SES RAPPORTS

L'Exposition de 1889 a, comme on l'a déjà dit, permis aux aciéries, qui s'occupent spécialement du moulage, de faire connaître les principales applications qui en ont été faites par les constructions navales. On peut citer parmi les établissements où les progrès ont été les plus rapides, l'usine de Saint-Chamond, où la halle de moulage a été cette année même l'objet de nombreuses et importantes améliorations ; celle de Firminy, celle de la Société des aciéries de Saint -Étienne , qui exposait un gouvernail pour le croiseur l'Alger, monté sur le modèle ayant servi à l'exécution de l'étambot du même navire. L'usine SaintJacques, que la Société anonyme des forges de Châtillon et Commentry possède à Montluçon, avait également envoyé des spécimens intéressants. Quant au Creusot, qui n'avait pas pris part à l'exposi-

tion, c'est à l'usine même que nous avons été prendre nos renseignements, et nous aurons l'occasion d'en faire une mention toute spéciale à propos du développement 'qu'a pris dans ces derniers temps l'emploi des moulages 'en acier pour la construction des machines marines. Rivets et rivetage. Il nous reste , pour terminer l'étude de la coque, à dire quelques mots d'un produit d'usines qu'on retrouve dans toutes ses parties, c'est le rivet. Il s'impose dans toutes les constructions métalliques; mais, dans les constructions navales, son impor-

AVEC LES CONSTRUCTIONS NAVALES.

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Il peut être intéressant de se rendre compte du poids total des rivets entrant dans la construction d'une coque par rapport au poids de la coque elle-même. Si nous re-

venons à nos types choisis, nous voyons que, dans la coque de la Touraine pesant au total 4.649 tonnes, il entre 210 tonnes de rivets, soit 4,40 p. 100; pour l'Espagne dont le poids de coque est de 2.123 tonnes, il est de 96 tonnes, soit 4,50 p. 100; enfin, pour le Maréchal Bugeaud, les mêmes chiffres sont dans le rapport de 51

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= 4,4. Il est donc à peu près constant quel que soit

le poids du navire.

Le point de départ de la fabrication des rivets est le fer rond. On sait qu'une des deux têtes du rivet est façonnée à l'avance et que l'autre est formée pendant la mise en place du rivet chauffé au rouge. Il existe des tableaux adoptés par les arsenaux et les grands chantiers de construction, donnant le diamètre des rivets correspondant à l'épaisseur des tôles et des profilés qu'ils sont destinés à réunir. Jusqu'en ces dernières années, l'usage suivi en France était d'exécuter le rivetage en fer, même pour réunir des pièces d'acier doux, et on a admis que les mêmes rivets s'appliqueraient aux pièces d'acier pré-

sentant une épaisseur égale aux trois quarts de celle des pièces en fer de même résistance. On tend du reste

portance s'accroît singulièrement, puisqu'un bon rivetage contribue beaucoup à rendre étanches les joints du bordé

de plus en plus à substituer l'acier doux au fer ordinaire pour la fabrication des rivets. Le métal avec une

et des surfaces faisant partie du système de cloisonnement. Lorsque le rivetage est fait à la main, on le complète, il est vrai, par un matage qui a spécialement pour but d'assurer l'étanchéité, mais le rivetage par les machines hydrauliques, qui sont de plus en plus répandues, rapproche beaucoup plus énergiquement les objets à réunir et permettrait, selon l'opinion de certains ingénieurs, de s'abstenir de toute autre précaution.

résistance de 45 kilogrammes et un allongement de 20 p. 100 présente toutes les qualités de ténacité et de la malléabilité qui sont ici nécessaires.