Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1890, série 8, volume 18)

AVEC LES CONSTRUCTIONS NAVALES.

672 L'INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE DANS SES RAPPORTS

grande ressemblance avec la chaudière Belleville ellemême. Le seul type qui doive nous intéresser ici est la chau-

dière marine proprement dite, c'est-à-dire la chaudière tubulaire à foyers intérieurs. Elle peut être soit cylindrique, soit elliptique, à flamme directe ou à retour de flamme ; mais c'est elle qui, au point de vue métallurgique , soulève les questions les plus intéressantes,

d'abord à cause de son grand diamètre, puis à cause de la difficulté de trouver un métal qui résiste complètement aux coups de feu qui sont la conséquence inévitable des foyers intérieurs, si avantageux d'autre part au point de vue de la double économie de l'emplacement et du combustible. Les dispositions générales des groupes de chaudières, ainsi que la longueur et le diamètre de la chaudière envisagée isolément, varient entre d'assez larges limites.

Sur la Bourgogne, que nous avons citée plus haut, celles-ci forment deux groupes, séparés par une cloison étanche comprenant l'un et l'autre deux corps doubles de 4'11,65 de diamètre à six foyers chacun et deux corps simples de même diamètre et à trois foyers, soit en tout trente-six foyers de lm,95 de diamètre, donnant une surface de grille de 84 mètres carrés. Ces foyers sont composés de trois anneaux à bords relevés pour en permettre l'assemblage. Les enveloppes des chaudières ont 30 millimètres d'épaisseur ; les façades,

c'est-à-dire la paroi verticale qui forme l'avant de la chaudière et dans laquelle les foyers sont fixés, présentent une épaisseur de 20 millimètres, tandis que celle des foyers, dont le diamètre est notablement inférieur, est de 14 millimètres seulement. Le diamètre de 4,65 pour l'enveloppe est un des plus considérables que l'on puisse rencontrer. Il n'a pas été dépassé pour la Touraine, où la longueur est en même

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temps de 6m,20. Pour le quatre cuirassés, type Magenta et Boche, le diamètre intérieur des foyers est de lm,040, celui de l'enveloppe de 3'11,50, avec une longueur de 5'u,70.

On voit, sans que nous soyons obligé de multiplier les exemples, que la fabrication des tôles de chaudières marines présente des difficultés toutes spéciales. Les épaisseurs des enveloppes atteignent facilement 30 millimètres, tandis que les tôles de coque, même pour les plus grands navires, ne dépassent pas actuellement, ainsi qu'on l'a vu, 24 millimètres ; or, plus l'épaisseur est grande, plus les chances de souillures, s'il s'agit de métal, fondu, de soudure imparfaite, s'il s'agit de métal paqueté, grandissent elles-mêmes.

Mais c'est surtout pour les tôles de foyer courbées sur un petit diamètre, directement exposées à l'action du feu, que les embarras des constructeurs deviennent considérables. Le problème qui s'impose, ici comme partout, est de diminuer le poids des appareils et d'employer par suite des tôles donnant aux épreuves la plus grande résistance, de manière à supporter les pressions de 10 à

12 kilogrammes, auxquelles on arrive aujourd'hui. Or,

lorsqu'il s'agit de fer puddlé, les fers donnant cette grande résistance sont précisément des fers fins qui se soudent difficilement; on peut donc craindre de voir sous l'action

de la chaleur les mies s'entrouvrir. Avec le

métal fondu ou l'acier, si on persiste à l'appeler ainsi, ce danger n'est plus à redouter, mais il est remplacé par celui des tapures, qui peuvent amener d'autres embarras. C'est donc bien là que la lutte entre le fer et l'acier est la plus vive. On cherche en ce moment à en sortir, et voici comment

La circulaire ministérielle que nous avons eu déjà plusieurs fois l'occasion de citer, vise les tôles de chaudières en même temps que les tôles dites de construc