Annales des Mines (1890, série 8, volume 18)
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680 L'INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE DANS SES RAPPORTS
unique des grands navires a-J-ait jusqu'à 6 mètres de diamètre avec un poids pouvant atteindre 12.000 kilogrammes.
Nous n'avons pas d'observations spéciales à présenter
sur la nature de l'acier employé pour les hélices. La composition du bronze destiné au même usage a donné lieu dans ces derniers temps à de nombreuses recher-
ches. On a surtout employé le bronze manganésé qui fait l'objet de l'exploitation de la Manganèse Bronze and Brass Company de Londres. Le mode de fabrication de
cet alliage consiste à ajouter au cuivre rouge une certaine quantité de ferro-manganèse. L'alliage ainsi obtenu est ensuite additionné d'étain dans une proportion à peu près égale à celle du bronze à canon. Le manganèse produit une désoxydation analogue à celle que donne le spiegel dans les convertisseurs Bessemer, et l'excès de manganèse et de fer restent incorporés à l'alliage auquel
AVEC LES CONSTRUCTIONS NAVAMS.
d'une unité, jouirait, d'après son inventeur, de propriétés bien précieuses : « Fusible à 950°, il est au rouge sombre plus malléable que le plomb, tandis que à froid sa résistance et sa ténacité sont comparables à celle de l'acier. Comme, d'autre part, le métal Delta ne prend ni la rouille ni le vert-de-gris, et qu'il offre une très grande résistance aux agents atmosphériques et à l'oxdyation,
il peut être avantageusement substitué à l'acier dans toutes les pièces d'une grande résistance et d'une forme compliquée, et que leur emploi dans un milieu oxydant expose à une rapide usure. »
Il est à remarquer que la plupart des qualités revendiquées pour le bronze manganèsé et le métal Delta par ceux qui les préparent appartiennent aussi au bronze ordinaire prescrit pour la marine pour ses hélices et dont la composition est la suivante
ils semblent communiquer une résistance particulière.
Cuivre
D'après les notices publiées par la compagnie citée
Étain
plus haut, « la grande force de résistance de cet alliage et son inoxydabilité permettent de fondre des hélices d'une épaisseur moindre que celle des hélices en acier.
Zinc.
La coulée de ces hélices peut s'accomplir en formes d'une correction théorique parfaite, tandis que l'épaisseur des hélices en acier doit toujours être calculée en excès, en prévision de la corrosion par l'eau de mer et du manque de flexibilité du métal; en outre, la forme des propulseurs est toujours faussée dans le fourneau à recuire où ils doivent passer après leur coulée. »
L'Exposition de 1889 montrait également quelque applications d'un alliage désigné sous le nom de Metal Delta, qui réclame aussi sa place dans la préparation des propulseurs employés par la marine. Cet alliage,
qui
est caractérisé par une teneur à peu près constante de 55 de cuivre et de 41 p. 100 de zinc avec des proportions de plomb, de fer et de manganèse variant autour
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On fait donc en ce moment des expériences très méthodiques pour voir si ces alliages d'importation anglaise présentent une supériorité bien marquée sur les alliages de bronze ordinaire. La question reste encore ouverte ; mais en attendant la solution définitive, il était utile d'en dire ici quelques mots.
Les hélices doubles étant placées symétriquement par rapport à la ligne centrale du navire, les arbres qui les portent doivent être soutenus en dehors de ses flancs par
des coussinets de support qui se font aujourd'hui en acier moulé. C'est encore une pièce à ajouter à toutes celles que nous avons citées, sans avoir eu la prétention d'en épuiser la nomenclature. Nous ne pouvons mieux faire, pour peindre à cet égard la situation actuelle, que de résumer les renseignements qui nous ont été donnés
Par l'usine du Creusot sur le nombre et l'importance