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L'INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE DANS SES RAPPORTS

l'ingénieur métallurgiste à pénétrer dans l'étude des ques-

tions d'art militaire, celle des canons jointe à celle des projectiles, est venue compléter et achever cette éducation. Après en avoir usiné les éléments constitutifs tels que le tube, la culasse, la frette, etc., les grandes usines en sont venues à fabriquer la pièce tout entière, sur son affût et dans sa tourelle. Pour un peu, on livrerait aujourd'hui une batterie toute montée, comme On fournissait autrefois une plaque tournante ou un train de chemin de fer. Faut-il blâmer ou approuver cette industrialisation du matériel de guerre ? Toujours est-il que les ingénieurs civils et militaires, luttant aujourd'hui de science et d'invention, ont amené dans l'armement des progrès très rapides, dont notre pays n'est malheureusement pas le seul à bénéficier. La marine étant exclusivement l'objet de cette étude, nous laissons dès à présent de côté tout ce qui concerne l'artillerie de terre, de même que nous avons omis dans le chapitre précédent le cuirassement des forteresses pour ne nous occuper que du blindage de navire. L'artil-

AVEC LES CONSTRUCTIONS NAVALES.

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ne montrerons ici comment on a été conduit à augmenter

successivement les dimensions de la pièce pour arriver au calibre de 37 et même de 42 centimètres avec des longueurs de 45 calibres. Les ingénieurs que cette question intéresse, et ils sont nombreux eu égard au rôle réservé aujourd'hui aux anciens élèves de l'École des Mines dans l'organisation militaire de notre pays, trouveront d'inté-

ressants détails à ce sujet dans une monographie de E. Weyl, sur les « industries maritimes du Creusot ». (Génie civil, t. XY, n° 10).

Ce qu'il importe d'examiner ici, c'est d'abord les propriétés chimiques et mécaniques de ce qu'on entend aujourd'hui par le métal à canon, puis de décrire rapidement la série des opérations qu'on pratique dans les

usines pour passer du lingot à la pièce posée sur son affût. Les notices publiées à l'occasion de la dernière

pour les canons de tout calibre employés sur les bâtiments de guerre. Le poids des bouches à feu dépend naturellement de leur calibre, c'est-à-dire du diamètre intérieur et de la longueur qui est exprimée généralement en multiple de

exposition fournissaient aussi sur cette matière de nombreux renseignements. La coulée des lingots d'acier destinés à la fabrication des canons exige tant au point de vue des matières employées que de la coulée elle-même des soins particuliers. On emploie toujours le four Siemens comme appareil de fusion. La société de Saint-Chamond déclarait, dans sa notice, employer comme bain initial des fontes au coke provenant de ses hauts fourneaux de Givors et du Boucau, fabriquées avec les minerais de fer oxydulé de Sardaigne mélangés à des minerais choisis d'Espagne et d'Algérie, mais soumises à un procédé spécial d'affinage breveté par la compagnie. A ces fontes ne contenant pas plus de 0,01 de soufre et souvent moins de 0,01 de phosphore sont ajoutés des fers puddlés provenant de fontes semblables. On , a donc ainsi un métal d'une pureté exceptionnelle et qui peut rivaliser avec celui provenant des meilleures fontes au bois.

ce calibre lui-même. Pas plus que pour le blindage, nous

Les tubes à canon des plus forts calibres exigent la

lerie de marine, par suite des énormes dimensions de ses pièces et des difficultés de service qui en sont la conséquence, a du reste imposé au métallurgiste une des tâches

les plus ardues dont il ait eu à triompher. Le canon en acier a été, pendant longtemps, l'objet des préventions les plus vives. On a souvent répété qu'il ne pourrait jamais

satisfaire aux trois conditions qu'on doit exiger d'une bouche à feu, à savoir la solidité, la portée et la justesse. Aujourd'hui, pourtant, il est universellement employé